Article
Comme chaque dernier jour du mois, vous retrouvez aujourd’hui le choix de la rédaction parmi les nombreux billets qui ont agité la blogosphère médicale au cours du mois écoulé. En novembre, c’est « PerrUche en automne » qui a retenu notre attention, avec son avertissement contre la McDonaldisation de la santé.
On entend beaucoup parler d’uberisation de la santé depuis quelques mois. What’s Up Doc n’est pas en reste (voir notamment ici et là), et la blogosphère médicale française non plus. Dominique Dupagne a notamment publié ce mois-ci un billet clarifiant ce que cette expression-épouvantail signifie réellement (et aussi ce qu’elle ne signifie pas).
Mais la semaine dernière, « PerrUche en automne » a poussé les choses encore plus loin, avec un post sur la MacDonaldisation de la médecine. « Après le McDrive, le DocDrive », titre le blogueur, dont les réflexions partent d’un article de JAMA Neurology.
Le constat est le suivant : les quatre clefs de la réussite de McDo (efficience, calculabilité, standardisation et contrôle) font également partie des principes directeurs de la médecine moderne. Et dans la restauration comme dans la santé, les mêmes causes produisent les mêmes effets. « A vouloir tout mesurer, on mesure n’importe quoi », explique le blogueur. « A la fin, tout le monde se fout de l’objectif, soigner des personnes, la structure ne veut plus que bien remplir le critère X ou Y ».
« PerrUche en automne » refuse que ses patients soient traités comme des hamburgers, mais il n’est pas l’adversaire de tout protocole. « Je suis pour une efficience, une mesure, une standardisation, un contrôle qui tiennent compte du fait que je soigne des individus uniques avec leur complexité, leur différence, leur difficulté, leur contrainte », écrit-il. « Nous devons lutter contre la McDonaldisation de la médecine, non pas en refusant en bloc l’évaluation, mais en nous en emparant pour remettre du vivant et de la complexité dans la mesure ».
Une question profonde et un programme ambitieux… comme souvent sur le blog de « PerrUche en automne » !
Source:
Adrien Renaud