Urgences : l’intervention « bien légère » d’Agnès Buzyn, pour Inter-urgences

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Le collectif Inter-Urgences a été déçu par les propos de la ministre de la Santé, invitée de Jean-Jacques Bourdin sur RMC. Il regrette qu’aucune annonce concrète n’ait été avancée pour améliorer les conditions de travail et d’accueil.

Urgences : l’intervention « bien légère » d’Agnès Buzyn, pour Inter-urgences

Invitée sur RMC dans l’émission Bourdin Direct du 20 août, Agnès Buzyn a signé sa rentrée politique en tentant de jouer les pompiers sur la crise des urgences qui s’est poursuivie en son absence. Mais son passage n’a pas suffi pour éteindre le feu qui consume les membres d'Inter-urgences, qui dénoncent une intervention « bien légère et décevante ».
 
Lors de son intervention, la ministre a confirmé sa préoccupation. « Le dialogue est important », a-t-elle reconnu, comprenant les revendications et trouvant normal « d’améliorer les conditions de travail dans les urgences », qui doivent être repensées. Mais « aucune annonce concrète n’est avancée pour améliorer leurs [les patients] conditions d’accueil et de soins », regrette le collectif dans un communiqué ce 21 août.

Retour de flammes

Manque de médecins, demande de soins « immédiate » des patients « qui n’ont pas envie d’attendre », des problèmes au cas par cas selon les services d’urgences (manque de médecins, locaux inadaptés) … La ministre a fait une analyse du problème et une déclaration d’intentions, a rappelé les pistes de réflexion sur la régulation médicale et les intentions sur la délégation de tâches, a promis des financements pour la rénovation des établissements aux locaux trop exigus, mais rien de plus, en dehors d’une rencontre planifiée avec le collectif en septembre.
 
Celui-ci regrette notamment le manque d’annonce qui concernerait directement les personnels : « il y a urgence à rendre les services français attractifs en permettant de meilleures conditions d’accueil et de travail », martèle-t-il, dénonçant le mauvais exemple de la ministre. Sur RMC, celle-ci a notamment pointé du doigt que dans certains services, les postes étaient ouverts (100 postes d’infirmiers à Metz), mais pas toujours remplis. « Cet hôpital se trouve à une heure de route du Luxembourg, pays européen où les prétentions salariales des personnels paramédicaux sont largement supérieures », rétorque ainsi Inter-Urgences, retournant l’exemple de la ministre en contre-exemple révélateur.

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C’est donc de l’hôpital, et de l’attractivité des carrières, que viendra (au moins en partie) le salut. Et pas nécessairement des libéraux. « Dans un contexte de carences en médecine de ville et de déserts médicaux, il nous paraît insensé de croire que la médecine de ville puisse absorber ces demandes », estime Inter-urgences. Il regrette également le manque d’annonces sur les autres services hospitaliers.
 
De retour de vacances, la ministre retourne directement dans le bain. Plus de 200 services d’urgences sont toujours en grève.

Carte des services d'urgence en grève (Inter-urgences)

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