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Vendredi 23 février, une femme de 85 ans souffrant de démence à corps de Lewy est admise aux urgences de l'hôpital d'Aix-en-Provence. Sa fille Claudine est présente à ses côtés mais est invitée à rentrer chez elle, car elle n'est pas autorisée à rester dans le service. Une fois chez elle, l'hôpital appelle Claudine pour lui annoncer la disparition de sa mère, comme elle l’a raconté à La Provence : "Je voulais être avec elle mais ils ne m'ont pas laissée rentrer. Elle était en crise, il fallait qu'elle prenne son traitement. Vers 20h20, je suis rentrée de force mais ils m'ont ramenée à l'accueil. On m'a dit qu'il y avait trop de monde, trop de travail, qu'il fallait attendre qu'un médecin la voit. Ils m'ont ensuite demandé de rentrer chez moi. Je suis arrivée à 21h à mon domicile, à Meyreuil et à 21h45 l'hôpital m'a appelée pour me dire qu'elle avait disparu."
Claudine revient à l'hôpital avec ses filles et demande à visionner les vidéos des caméras de surveillance pour retrouver sa mère. Cependant, on lui indique que ce n'est pas possible : "On a demandé à regarder les caméras de surveillance au poste de sécurité mais on nous a dit que la personne qui s'en occupait était en congé et qu'eux n'avaient pas les codes pour les visionner
« C'est mon cousin pompier qui l'a trouvée morte dans ce conteneur à poubelles »
Après des recherches infructueuses, Claudine se rend au commissariat pour signaler la disparition de sa mère. Le lendemain, la famille accompagnée de pompiers, poursuit les recherches, car l'hôpital semblait ne pas avoir pris d'initiative pour retrouver la disparue. "Mon cousin est pompier à Martigues. Il a appelé son chef de colonne, qui a appelé à son tour les pompiers d'Aix pour organiser les recherches. Le lendemain, on était près d'une vingtaine à sa recherche. On a fouillé partout dans l'hôpital, encore le lendemain. L'hôpital n'a pas bougé, personne n'a rien fait. On est rentré partout, dans l'IRM, dans le bureau des médecins sauf dans les chambres des patients, par mesure de respect. Puis je suis partie au sous-sol avec mon cousin pompier, une première puis une deuxième fois. C'est lui qui l'a trouvée, morte, dans ce conteneur à poubelles, dimanche 25 février, vers 15 h."
La patiente était seule au moment où elle est entrée dans la benne à ordures. Les caméras de surveillance finalement exploitées montrent la dame escaladant elle-même le conteneur.
Une plainte est déposée contre l'hôpital, l'enquête est en cours
Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes du décès, confirme le procureur de la République d'Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon. L'autopsie suggère que la victime serait probablement décédée d'une pneumopathie. "Elle souffrait d’une fragilité psychologique et de crises de démences régulières. Elle a divagué et a pu accéder d’elle-même au sous-sol. L’enquête atteste qu’elle est entrée seule dans ce container. L’autopsie confirme qu’elle est décédée d’une pneumopathie. Des examens complémentaires sont en cours pour le confirmer", précise le parquet à La Provence.
La famille de la défunte a déposé plainte contre l'hôpital pour défaut de surveillance. « Si on avait pu regarder [les caméras], si l'hôpital avait eu les codes, elle serait encore parmi nous. »