Une fausse médecin, sans diplôme, a exercé pendant plus de 3 ans

Article Article

Une menteuse hors pair. Pendant trois ans et demi, une trentenaire a officié comme médecin du travail, puis en ophtalmo, en usurpant l’identité de deux médecins. Le tribunal correctionnel de Meaux l’a condamnée, mercredi 30 mars, à trois ans de prison dont deux fermes.
 

Une fausse médecin, sans diplôme, a exercé pendant plus de 3 ans

Aucun diplôme de médecine, pas même le moindre diplôme d’infirmière, et pourtant elle semblait à l’aise dans sa blouse.
Cette mère de famille, maman de 3 enfants de 9, 5 et 2 ans, aujourd’hui âgée de 31 ans, se retrouve au chômage en 2018. En cherchant un emploi, elle découvre une offre de médecin du travail dans un centre à Champs sur Marne.

Et étonnamment, armée de son seul BTS en gestion immobilière, elle décide de postuler, après s’être fabriquée de faux diplômes de la faculté de Strasbourg et une fausse attestation d’inscription au tableau de l’ordre des médecins de Seine et Marne. Et surtout elle est embauchée.

« J’étais acculée par le besoin d’argent. Et puis on m’a tellement accueillie les bras ouverts quand j’ai postulé à cette offre… » a-t-elle expliqué au tribunal, comme relaté dans le Parisien.

Et donc pendant plus de trois ans et demi, elle joue le jeu et officie en tant que médecin du travail, allant même jusqu’à vacciner elle-même au plus fort de la pandémie du Covid. Finalement au mois d’octobre dernier le centre porte plainte contre elle après l’avoir surprise en train de modifier des attestations à la place d’une infirmière.

Et tout s’effondre, l’employée utilise un numéro RPPS, inconnu de l’Ordre des médecins. Elle est licenciée dès le lendemain.

Mais à peine trois mois plus tard, elle récidive, cette fois sous les traits d’une ophtalmologue. Elle effectue plusieurs vacations à Serris, Meaux, Claye-Souilly mais aussi au sein du centre Ophtalmed de Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis).

Cette fois elle a usurpé directement l’identité de deux praticiennes portant le même prénom qu’elle, Sonia, l’une dans les Yvelines et l’autre de Nîmes.

Avec ces différents postes de faux médecin, la fraudeuse a déclaré autour de 70 000 € par an en 2019 et en 2020.

La substitute du procureur, Léa Dreyfus, a requis deux ans de prison, dont un ferme, avec mandat de dépôt, insistant sur les centaines de vies mises en danger.
Et elle a été suivie, vu que la fausse doc a été condamnée à trois années de prison, dont deux ferme, avec mandat de dépôt. Le montant des préjudices aux différentes parties civiles sera déterminé en novembre.

 

 

Les gros dossiers

+ De gros dossiers