Un maire cache « Egalité » sur le fronton de sa mairie, pour alerter sur le manque de médecins

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Le maire de Grues (Vendée) Gilles Wattiau, qui a masqué le mot "Egalité" sur le fronton de sa mairie pour dénoncer la désertification médicale, s'est vu demander par le préfet de retirer "instamment" la bâche.

Un maire cache « Egalité » sur le fronton de sa mairie, pour alerter sur le manque de médecins

© Twitter

"J’ai fait cette action pour que la population qui m’interpelle régulièrement sur le manque de médecins ne soit pas abandonnée par la République", a indiqué à l'AFP Gilles Wattiau, soulignant qu’en cinq ans, le nombre de médecins présents à moins de 10 km de Grues, commune de 900 habitants, est passé de sept à deux dont un à temps partiel.

L'élu a précisé avoir masqué le mot "Egalité" de la devise républicaine avec du scotch noir sur le fronton de la mairie il y a trois semaines.

"Gilles Wattiau"

L’accès aux spécialistes a lui aussi drastiquement chuté ces dernières années, selon le maire. "Il y a encore sept ou huit ans, on avait des dermatologues, un gynécologue et un cardiologue à Luçon, commune située à 20 minutes dont les urgences ne sont pas toujours accessibles. Aujourd’hui, il ne reste plus qu’une ophtalmologue qui est débordée", a-t-il déploré, racontant qu’un de ses administrés venait d’obtenir un rendez-vous chez un cardiologue pour janvier… 2024.

Le maire avait déjà pris un arrêté interdisant notamment à tout habitant de naître avec des problèmes de santé

"Il n’est pas possible, en votre qualité de maire, de mobiliser le pouvoir de police ou la symbolique républicaine pour porter un discours intentionnellement polémique", estime le préfet de Vendée Gérard Gavory dans son courrier au maire, transmis mardi soir à la presse.

Le maire de Grues a rappelé que sa "commune rurale regroupe une population âgée, qui a des moyens faibles, des difficultés de mobilité et se sent vraiment oubliée".

L'élu, lui-même infirmier à la retraite de 58 ans, a retiré le scotch noir du fronton de sa mairie dès mercredi. "Je regrette que le préfet m’ait répondu sur la forme et pas sur le fond", a-t-il commenté, enjoignant à l’État de prendre "de vraies mesures" pour l’installation des médecins en milieu rural.

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Le 28 avril, le maire avait pris un arrêté interdisant notamment à tout habitant de naître avec des problèmes de santé ou d’avoir besoin de bénéficier d’un accès urgent aux soins.

Avec AFP

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