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Un patient mécontent qui vous menace de mort parce que vous n'avez pas de créneau disponible dans l'heure. Voici le quotidien des médecins du cabinet médical du Gast à Rennes, qui n’est malheureusement pas un cas isolé.
Lassées d'être prises pour des punching-balls verbaux, ces sept médecins ont décidé de frapper un grand coup en limitant l'accès à leur cabinet. « On ne peut pas travailler dans des conditions pareilles », confie à France Bleu la Dr Françoise Jégu-Raïd, installée depuis 20 ans.
Si les médecins en prennent pour leur grade, c'est la secrétaire qui remporte la palme des insultes. « Celle qui se fait le plus insulter, c'est notre secrétaire. Je pense qu'elle ne nous en parle même plus tellement c'est fréquent pour elle », rapporte Françoise Jégu-Raïd.
Les médecins se sont équipées, spray au poivre et bientôt boutons d’alerte
Après des menaces violentes, une des généralistes du cabinet a même porté plainte. Choquée, elle avait été arrêtée pendant un mois suite à l'incident.
Face à cette montée de la violence, les sept médecins rennaises ont dû trouver des parades pour assurer leur sécurité. Au programme :
- Spray au poivre pour toutes
- Boutons d'alerte de sécurité en projet
Et surtout, les généralistes ont mis en place une règle : en cas d'agressivité ou de manque de respect envers la secrétaire ou un médecin, le patient ne sera plus suivi au cabinet.
Et pour marquer le coup, après une menace de mort de trop à l’encontre de la secrétaire vendredi dernier, pour un rendez-vous pas assez rapide, depuis lundi 14 octobre, le cabinet et ses 7 médecins, a décidé de faire grève... tout en assurant les rendez-vous. Un paradoxe ? Pas vraiment. L'objectif est de marquer le coup sans pénaliser les patients.
« Stop aux menaces » affiché à l’entrée du cabinet et sur les blouses
Au menu :
- Pancartes « Stop aux menaces » à l'entrée du cabinet
- Inscriptions sur les blouses
- Secrétariat en mode "muet"
- Patients priés d'attendre à l’extérieur
La Dr Lucille Lafargue résume parfaitement la situation dans Ouest France : « On voit bien que la baisse de la démographie médicale crée des tensions ». Entre la pénurie de médecins et des patients de plus en plus exigeants, l'équation devient compliquée à résoudre.