Revalorisation : une différence de salaire de 500 € entre certains anciens PH et les nouveaux PH

Vous avez moins de six ans d’ancienneté es qualités de praticien hospitalier ? Vous l’avez dans le baba pour ce qui est des revalorisations salariales négociées dans le cadre du Ségur de la santé. Pour rappel, comme l’avait annoncé le centre national de gestion (CNG) et le ministère de la Santé, une nouvelle grille salariale sera effective pour les PH le 1er octobre. Un décret en précisant les contours a été publié ce matin au Journal officiel. Cette nouvelle grille salariale supprime les trois premiers échelons de l’ancienne grille pour rendre plus attractive la carrière de praticien hospitalier. 

Cette nouvelle grille stipule entre autres choses que les PH qui avaient six ans d’ancienneté dans l’ancienne grille resteront à l’échelon 1, quand bien même ils auraient démissionné : « Les praticiens […] qui, avant l'entrée en vigueur du décret n° 2020-1182 du 28 septembre 2020 […], avaient la qualité de praticien hospitalier ou de praticien des hôpitaux à temps partiel et qui ont démissionné […] sont classés dans l'emploi de praticien hospitalier conformément au tableau suivant ». Il en va de même pour les PH à temps partiel. 

Cette situation révulse les PH ayant moins de six ans d’ancienneté, qui ont l’impression d’être les dindons de la farce.
L’une d’entre elles, titularisée PH en 2019, après deux ans d’assistanat, un an de praticien hospitalier contractuel et un an de probatoire, constate ce qu’elle va perdre, en comparant son sort à celui d’une autre médecin de la même promotion, mais qui a attendu les revalorisations de la nouvelle grille pour être titularisée. « L’une de mes amies a été diplômée en même temps que moi mais ne sera titularisée que cette année, dans la nouvelle grille. Elle va faire valoir son expérience et son ancienneté en tant que PHC, et sera classée à l’échelon 3. Quand je reste scotchée à l’échelon 1, avec la même ancienneté qu’elle. »
 

Intérimaire ?

Résultat : « La différence salariale entre elle et moi la première année sera de 500 euros et de 300 euros l’année suivante. » Ce n’est pas rien. Du coup, cette jeune gynéco-obstétricienne a essayé de démissionner pour être réembauchée sur la nouvelle grille. Mais le CNG l’a prévenu qu’ils avaient prévu le coup, et que, même en démissionnant, les PH de l’ancienne grille avec moins de six ans d’ancienneté seraient réembauchés à l’échelon 1. D’où la publication, ce matin, de ce décret, qui « marque au fer rouge » les PH ayant moins de six ans d’ancienneté. Cette mesure, inique, a déjà provoqué le départ d’une PH dans le service de cette jeunes gynéco. « Nous étions 5 mais nous ne sommes plus que 4 maintenant. La pénibilité va être accentuée pour ceux qui restent. » Elle-même pense partir. « J’ai pris rendez-vous pour que l’on me propose une revalorisation de mon salaire. Sans garde, je suis autour des 3500 euros nets, entre 4000 et 5000 avec les gardes, mais pour un emploi du temps extrêmement chargé. Si l’on ne me propose rien, je démissionne, et je me fais réembaucher comme intérimaire. Je gagnerai bien mieux, tout en ayant un emploi du temps 5 fois moins chargé », analyse-t-elle. La seule chose qui la retient encore est l’attachement sentimental qu’elle éprouve pour son service, et son équipe. Mais cet attachement est sérieusement émoussé par ce qu’elle considère, à juste titre, comme une injustice salariale.