Liberté d’installation menacée par Mélenchon : l’Isni reçue par la France insoumise

Article Article

Le 12 novembre dernier, le député de la France insoumise et candidat à l'élection présidentielle Jean-Luc Mélenchon a proposé d'imposer 10 ans d'installation dans un désert médical, contre une rémunération au Smic des étudiants en médecine. L'Isni, qui a rejeté catégoriquement cette proposition, a été reçue par Caroline Fiat, députée de la France insoumise. 

Liberté d’installation menacée par Mélenchon : l’Isni reçue par la France insoumise

C’est un début de campagne tonitruant : candidat déclaré à la présidentielle, le député de Marseille Jean-Luc Mélenchon a attaqué lors d’un entretien sur BFM TV le 12 novembre la liberté d’installation des médecins. Il s’est notamment déclaré en faveur de l’installation forcée des jeunes médecins en début de carrière dans une zone sous médicalisée… pendant 10 ans… contre le paiement d’un smic pendant leurs études. L’isni a fait connaitre son désaccord avec cette mesure qui touche principalement les internes d’aujourd’hui.

Dans un communiqué, l’Isni se désole de constater que la « problématique des déserts médicaux est injustement portée, une nouvelle fois, sur les étudiants et les internes en médecine, population déjà lourdement touchée par les conditions de travail inacceptables dans la trahison perpétuelle de la Loi Française ». Au passage, l’Isni en profite pour rappeler que la proposition de Jean-Luc Mélenchon n’est guère qu’un ersatz des contrats d’engagement de service public (CESP) : contre une rémunération de 1200 euros, les étudiants en médecins qui signent ce CESP s’engagent à travailler un certain nombre d’années (en fait, le nombre d’année d’études subventionnées) dans une zone sous-dense.

Bénéfice entre 80 000 et 120 000 euros pour un futur médecin formé

L’Isni rappelle par ailleurs qu’un étudiant en médecine coûte entre 8000 et 10000 euros par an à la collectivité contre 11 000 euros pour un lycéen. En revanche l’étudiant en médecine travaille pour la collectivité pendant ses études, pour un salaire brut de 2,6 euros pour un étudiant en 4e année, et la moitié du smic horaire pour les internes. « À la fin de son cursus, l’État a fait un bénéfice entre 80 000 et 120 000 euros pour un futur médecin formé. » Comme pour s’expliquer, la députée de la France insoumise Caroline Fiat (par ailleurs aide-soignante), a reçu l’Isni ce lundi 16 novembre. L’entretien a été constructif selon l’Isni. Qui a rappelé à la députée insoumise que les zones sous dotées sont surtout « abandonnées depuis longtemps par l’État et les services publics. Les conditions de vie proposées par ces territoires délaissés par les gouvernements successifs, ne permettent pas à ce jour, d’offrir aux jeunes médecins une vie épanouie pour eux et leurs proches ».
L’Isni en a profité pour rappeler que les internes en médecine subissent actuellement un non respect de leur temps de travail égal en moyenne à 60 heures, alors que la durée légale ne doit pas excéder 48 heures, qu’ils sont aussi victimes de harcèlement, sexuel et moral, et qu’ils sont également soumis à une forme de précarité généralisée. Cet entretien n’aura pas servi à rien, puisque l’Iisni sera auditionnée par la France insoumise « dans le cadre de leur programme présidentiel afin d’alerte et d’éclairer sur la situation des internes de France ».

Les gros dossiers

+ De gros dossiers