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« C’est vraiment un effondrement majeur », a souligné l’infectiologue Émilie Mosnier du Centre hospitalier universitaire (CHU) de La Réunion, lors d’une conférence de presse organisée par l’agence de recherche ANRS–Maladies infectieuses émergentes.
Selon la chercheuse, seules quelques dizaines de doses de vaccin anti-chikungunya ont été administrées depuis fin avril, date à laquelle les plus de 65 ans ont été retirés de la campagne de vaccination.
Celle-ci avait été engagée début avril face à une épidémie majeure de chikungunya à La Réunion, la première depuis vingt ans. Désormais en décrue, la maladie – transmise d’un humain à l’autre via une piqûre de moustique tigre – a causé une vingtaine de morts et touché environ 200 000 personnes, selon les autorités sanitaires de l’île de l’océan Indien.
Des effets secondaires effraient les Réunionnais
Mais la vaccination a été enrayée par le signalement d’une petite vingtaine d’effets secondaires graves liés au vaccin Ixchiq, développé par le laboratoire Valneva. Tous concernaient des personnes âgées, d’au moins 62 ans.
Un décès à La Réunion, celui d’un octogénaire ayant développé une encéphalite, a probablement été provoqué par la vaccination, selon le dernier bilan de surveillance communiqué par les autorités sanitaires mi-mai.
Les plus âgés ont donc été exclus de la vaccination, alors que les plus de 65 ans atteints de pathologies susceptibles d’entraîner des complications du chikungunya constituaient initialement la cible prioritaire de cette campagne.
Au total, selon Émilie Mosnier, environ 6 000 doses ont été administrées, essentiellement avant les restrictions de fin avril : 4 500 chez les plus de 65 ans, et 1 500 dans le reste de la population.
Finalement, « peu de personnes » ont été vaccinées à La Réunion, a-t-elle conclu, ce qui risque également d’être le cas à Mayotte, autre département français de l’océan Indien.
Cet archipel a plus récemment été touché par une épidémie de chikungunya. Le territoire est considéré en phase épidémique depuis fin mai, avec pour l’heure quelques centaines de cas identifiés, un niveau probablement sous-estimé.
« On a vraiment un très faible nombre de doses administrées » à Mayotte, a déclaré l’épidémiologiste Hassani Youssouf, de la cellule locale de l’organisme Santé publique France, estimant que le rythme de vaccination culminait à une dizaine de doses hebdomadaires.
Avec AFP
