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Face à la pénurie de médecins dans certaines régions, le ministre estime qu’il faut repenser la formation des futurs praticiens.
« Il faut peut-être raccourcir ces formations qui durent actuellement dix ans », a-t-il affirmé. « C’est une question qui est à se poser. Quand on regarde la durée des études par rapport à d'autres pays européens, il y a peut-être quelques années à gagner. »
Pour Yannick Neuder, la solution ne réside pas dans l’allongement du cursus, mais dans une meilleure articulation entre théorie et pratique.
« Ce n’est pas en allongeant plus la durée des études de médecine que vous formez mieux vos médecins », a-t-il expliqué, insistant sur la nécessité de « former davantage sur les terrains et sur les territoires ».
Le ministre s’interroge notamment sur la pertinence des premières années du cursus : « On pourrait gagner du temps pour pouvoir différencier plus rapidement les profils », a-t-il avancé.
Une prise de parole du ministre qui interroge, alors que les conditions de la quatrième année d’internat de médecine générale sont encore en discussions.
Un débat déjà engagé dans le monde médical
Cette hypothèse avait déjà été formulée début 2025 par le Pr Didier Gosset, doyen honoraire de la faculté de médecine de Lille, qui proposait d’enlever deux ans au parcours actuel. L’Académie nationale de médecine avait soutenu cette piste en février, estimant qu’il faudrait ramener la durée des études « à neuf ou dix ans selon les spécialités ».
Selon lui, cette réduction du nombre d’années d’études « permettrait rapidement de mettre à disposition jusqu’à 20 000 médecins supplémentaires. »
Le ministre a également évoqué l’avancée d’une autre réforme structurante : la suppression du numerus apertus, actée par les sénateurs le 18 juin.
« Les décrets sont au Conseil d’État », a-t-il précisé, ajoutant : « J’espère que pour la rentrée prochaine, on va permettre à tout étudiant français qui veut faire des études de médecine en France de pouvoir redoubler. »