400€ pour deux jours par mois en zone rouge, ça vous dit ?

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L'envoi de médecins généralistes en renfort deux jours par mois dans 151 intercommunalités sous-dotées se fera sur la base du « volontariat » et moyennant une compensation de 200 euros par jour, a indiqué lundi le ministre de la Santé, en déplacement dans les Landes.

400€ pour deux jours par mois en zone rouge, ça vous dit ?

© Midjourney x What's up Doc

 

Yannick Neuder n'a en revanche pas énoncé le nombre de médecins déjà volontaires sur le territoire, qui seront indemnisés à hauteur de 200 euros par jour, « puisqu'on est en train de lancer ces dispositifs ». Dans les Landes, plus d'une cinquantaine se seraient déjà signalés.

A Pissos, le Dr Raphaël Duquenoy, médecin généraliste installé à 20 km de Bordeaux, soit à un peu plus d'une heure de route, débutera son renfort dès le 16 septembre.

Il vient par « confraternité », même si « ce sont des pauvres qui viennent au secours d'autres pauvres », résume-t-il.

« Concrètement, c'est de la gestion de pénurie, parce que je dois gérer mon absence pendant deux jours, sans être sûr de trouver de remplaçant ». Dans son cabinet d'Ambarès-et-Lagrave, trois médecins sont partis à la retraite, sans remplaçants.

Le volontariat rassure

A Pissos, la maison de santé « s'est retrouvée sans médecins » en 2021, après un départ à la retraite, indique le maire Denis Saintorens. Le généraliste actuel, installé depuis 2022, reçoit des patients d'un bassin de vie d'environ 3 000 habitants.

Le Dr Duquenoy concède un « pari », face à la « pénurie médicale », mais se dit « rassuré » par le modèle du volontariat et de « la confiance », « qui donne envie de s'impliquer ».

« On a déjà nos patients qui ont besoin de nous et on n'a pas forcément utilité à bouger de notre chaise. Donc le volontariat, c'est peut-être plus mobilisateur », explique-t-il.

Yannick Neuder veut d'abord mobiliser « les médecins qui disposent de temps », à l'instar des « remplaçants, retraités ou travaillant à temps partiel », pour ne « pas dépeupler un territoire ».

De concert avec Médecins solidaires 

Pour améliorer l'offre de soins, le ministre entend articuler ce dispositif, piloté par les ARS et les préfectures, avec celui de l'association Médecins solidaires, « complémentaire » dans des zones plus éloignées.

Ce collectif, lancé il y a trois ans, revendique aujourd'hui 800 généralistes qui effectuent des renforts d'une semaine dans neuf centres différents.

Le fondateur de Médecins solidaires, Martial Jardel, accueille néanmoins avec scepticisme le dispositif gouvernemental.

Pour assurer une réelle plus-value aux patients, « il faut garantir qu'il y a bien un médecin en permanence », « avoir des coordonnatrices et secrétaires médicales qui peuvent gérer le matériel, les problèmes informatiques, l'ouverture et la fermeture de la structure… », a-t-il déclaré à l'AFP.

Or « l'État n'est pas connu pour sa capacité à transformer correctement des politiques de terrain », a-t-il ajouté.

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Le ministre promet une évaluation de l'efficacité du dispositif gouvernemental « à la fin de l'année ou au début de l'année prochaine ».

Avec AFP

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