Article
Les plus jeunes d’entre nous la connaissent sûrement. Kenza Benchrif, alias Poupette Kenza, influenceuse aux millions d’abonnés, a annoncé ce 31 août 2025 commencer des études afin de poursuivre son rêve : devenir médecin.
Une nouvelle qui a surpris, voire inquiété les internautes. Kenza Benchrif, 25 ans, est déjà maman de trois enfants. Elle a débuté sur les réseaux sociaux en 2019. Adulée par ses fans mais vivement critiquée pour son absence de limites, les polémiques se sont multipliées.
Après un déménagement à Dubaï en 2023, elle est rattrapée par la justice pour plusieurs affaires, la menant à une incarcération de juillet à octobre 2024. Sortie de prison, mais toujours sous contrôle judiciaire, Kenza Benchrif a un nouvel objectif : devenir « Dr Poupette ». À moins que tout ceci ne soit qu’un coup de com'.
Poupette Kenza est-elle vraiment inscrite en médecine ?
Si différents médias people parlaient « d’études de médecine », la réalité est bien différente. Dans une vidéo sur TikTok, l’influenceuse prend la parole à l’issue de sa première journée à la fac. Elle explique ne pas être en PASS, ni même en LAS. C’est dans une licence de Sciences de la vie et de la Terre et Chimie (SVTC) que Kenza Benchrif a été admise.
Elle affirme avoir été initialement acceptée en LAS de Droit, mais « après des discriminations subies », elle n’aurait pas pu y faire sa rentrée.
La jeune femme n’est donc pas en études de médecine, ou en études de santé. Les photos publiées sur les réseaux sociaux dans lesquelles elle se met en scène avec un stéthoscope paraissent donc complétement absurdes.
Autre question soulevée par les internautes : Kenza Benchrif pourrait-elle vraiment exercer avec un tel casier judiciaire ?
Une liste d’affaires judiciaires longue comme le bras
Pour rappel, en 2023, elle est placée en garde à vue pour suspicion de maltraitance après avoir exposé ses enfants sur les réseaux. Plus tard, elle a été visée par une plainte pour abus de confiance liée à une cagnotte humanitaire à destination d’un orphelinat au Maroc.
La même année, la DGCCRF lui inflige une amende de 50 000 € pour publicité mensongère et son salon de bronzage écope de fermetures administratives pour travail dissimulé.
https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/quand-les-influenceurs-sante-se-prennent-pour-des-medecins
Enfin, en mai 2024, des propos jugés antisémites provoquent une plainte de l’UEJF et une saisie du parquet.
Sans oublier la raison pour laquelle Poupette Kenza a été incarcérée : elle est soupçonnée de tentative d’extorsion en bande organisée et d’association de malfaiteurs, bien que toujours présumée innocente.
Selon l’enquête, la maman de 25 ans aurait recruté un « homme de main » pour intimider une ancienne associée et lui soutirer plusieurs centaines de milliers d’euros. L’intermédiaire devait menacer physiquement un couple afin d’obtenir la somme.
Médecin avec un casier : qu’en pense l’Ordre ?
En France, l’exercice de la médecine est conditionné à un casier judiciaire compatible avec la profession. L’inscription à l’Ordre des médecins peut être refusée ou retirée si des condamnations compromettent la probité, l’intégrité ou la confiance nécessaire entre un praticien et ses patients.
Toutes les infractions ne sont pas automatiquement disqualifiantes, mais les plus graves — notamment les atteintes à l’intégrité physique ou morale — peuvent entraîner une interdiction ou une radiation.
Toutefois, le droit prévoit des procédures de réhabilitation, judiciaires ou légales, permettant, après un délai et sous conditions, d’effacer certaines mentions du casier.
Un casier judiciaire n’exclut pas définitivement la possibilité de devenir ou de rester médecin, mais il peut constituer un obstacle majeur tant que la réhabilitation n’est pas obtenue. Si Kenza Benchrif est reconnue coupable de tentative d’extorsion, l’Ordre pourrait ne jamais valider son inscription, rendant compliqué sa possibilité de devenir « Dr Poupette. »
