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Les infirmiers reprochent au praticien des « publications insultantes et méprisantes » sur les réseaux sociaux. Dans le document de dix pages consulté par le média, les plaignants dénoncent « des propos contraires aux principes du Code de déontologie médicale » et citent de nombreux messages jugés haineux, menaçants ou insultants.
Parmi les plaignants figurent notamment la Fédération nationale des infirmiers (FNI), l’Union nationale des infirmiers en pratique avancée (Unipa) ainsi que le Collectif des infirmiers libéraux en colère (Cilec).
Des publications jugées méprisantes
Le médecin, actif sur Facebook, X et LinkedIn, est accusé d’avoir ciblé plusieurs infirmiers et instances représentatives. La plainte évoque un « dédain » vis-à-vis de la profession. Ainsi, répondant à une infirmière libérale en août, Arnaud Chiche aurait écrit : « Seule vous en êtes incapable, ça doit être un problème de syntaxe dès que vous parlez à une personne importante. »
Dans un autre échange, il aurait lancé à une infirmière en pratique avancée : « Tu t’es réinscrit au concours de médecin ? Ou quand on a raté 4 fois ce n’est plus possible ? »
Les plaignants estiment que ces propos « salissent la réputation des personnes visées mais aussi la profession infirmière dans son ensemble », selon le texte cité par France Info.
Arnaud Chiche reconnaît être l’auteur de ces publications, mais affirme qu’il ne faisait que répondre à une campagne de cyberharcèlement dont il serait victime depuis plusieurs années. « C’est l’arroseur arrosé », déplore-t-il. « Ils me vouent une haine absolue d’être à la tête d’un collectif très présent dans les médias. C’est ce qu’on appelle la calomnie. »
Le praticien reconnaît toutefois qu’il n’aurait « pas dû répondre ça ».
Des tensions persistantes
La plainte reproche également au médecin des propos menaçants. En mai 2024, il aurait écrit à un infirmier anesthésiste : « Tu ne devrais pas dire des choses pareilles, ceux qui l’ont fait s’en souviennent. Pour en arriver à jouer au caïd avec moi, faut vraiment que tu sois à court d’argument ».
Le président de la FNI, Daniel Guillerm, dénonce quant à lui « un dépassement de la ligne jaune permanent ou quasi-permanent ». Selon lui, « toute personne qui n’est pas d’accord avec lui est l’objet de pressions et de dénigrements », rapporte France Info.
L’avocat des plaignants, Arnaud de Lavaur, souligne que le Code de déontologie impose « prudence et modération » aux médecins sur les réseaux sociaux. Les plaignants rappellent enfin que « les publications insultantes et méprisantes sont contraires au principe immuable de respect mutuel entre professionnels de santé ».
La procédure prévoit qu’une conciliation puisse être organisée entre les parties. Si elle échoue, le dossier sera transmis à la chambre disciplinaire de l’Ordre, qui pourra décider d’une sanction allant de l’avertissement à la radiation.
De son côté, Arnaud Chiche annonce préparer de nouvelles plaintes contre ceux qu’il considère comme ses harceleurs et espère que l’Ordre des médecins se portera partie civile « pour défendre [son] honneur ».
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