Les causes du recul de la médecine générale d'après les enseignants

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Héliotropisme et coût du logement ?

Les causes du recul de la médecine générale d'après les enseignants

Le Docteur Ghasarossian, responsable des enseignements et formations pédagogiques à Paris 5, estime que le recul de Paris en médecine générale estlié au choix de la qualité de vie et à l'attrait de villes plus ensoleillées : « il existe clairement un gradient Nord-Sud, le confort de vie étant prépondérant ». Mais "il faut également incriminer le coût rédhibitoire de la vie à Paris", avec les difficultés de logement qui vont de paire.

Les échos des internes qui sont revenus aux oreilles du Professeur Jaury, coordonnateur du DES à Paris 5 sont que Paris Ouest (Versailles Saint Quentin) serait « trop loin », et qu'à Créteil on demanderait « trop de boulot ». Il ne pense pas que l'installation pour un médecin généraliste en Île-de-France soit "problématique et puisse peser dans la balance lors du choix des internes". Il n'est plus question de rachat de patientèle, et il n'y a pas d'engorgement pour l'installation ; au contraire, le SROS a défini des zones déficitaires. Cependant le coût de l'installation est important, malgré les aides de l'ARS dans le cadre des « praticiens territoriaux de médecine générale »*.

La problématique des stages en banlieue

L'éloignement géographique des stages fait partie des récriminations d'un certain nombre d'internes, mais le Pr Jaury maintient que les stages en banlieue sont très formateurs, car souvent plus polyvalents et « autonomisants ». Pour les stages hospitaliers, il explique que les chefs de service qui décident de prendre des internes les forment de façon bénévole, contrairement à l'APHP où il y a un budget formation et des médecins dédiés (chefs de clinique). Par ailleurs, les stages chez le praticien associeraient le plus souvent un praticien à Paris et un autre en banlieue, afin de former les internes de façon plus variée. De plus, si les évaluations des services ou des maîtres de stage (en ligne sur le site du DES de médecine générale) sont mauvaises, leur agrément leur est retiré. Faisant partie de la Commission ARS de répartition des stages, il explique les principes de cet agrément. Les chefs de service ne l'obtiennent qu'à condition d'avoir un projet pédagogique solide et de respecter les règles du DES comme le repos de sécurité après les gardes, et la libération des internes pour les cours du jeudi. Il y a actuellement 470 services à évaluer en Île-de-France, et les représentants de la Commission en font régulièrement la tournée, épaulés par les syndicats et les évaluations des internes.

 

*Engagement 3 du Pacte territoire-santé, 22 postes de PTMG en Île-de-France en 2014.

Source:

Sarah Balfagon

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