"Cette décision est totalement scandaleuse. Je suis extrêmement et profondément inquiète quant à la liberté d'opinion et la liberté d'expression dans notre pays", a-t-elle réagi auprès de l'AFP, faisant part de son intention de faire appel.
"Je savais que ce serait une décision politique. La justice ordinale avait-elle légitimité à me convoquer? Toute la question est là. En tout cas, ça me donne toute l'énergie nécessaire pour continuer à me battre sur le plan politique", a-t-elle ajouté.
"C'est une bonne décision", a réagi auprès l'AFP le Dr Jean-Christophe Breton, membre du collectif No FakeMed. "C'est la deuxième élue sanctionnée par la chambre disciplinaire, cela confirme qu'une déclaration hors du Parlement engage la responsabilité au niveau déontologique. Mais il y a appel, il faudra donc attendre la nouvelle décision".
La convocation de cette psychiatre de formation devant la chambre disciplinaire de première instance avait fait suite à "deux plaintes : une déposée par un collectif de médecins et l'autre par le Conseil national" de l'Ordre des médecins (Cnom), a-t-on précisé.
C'est la deuxième élue sanctionnée par la chambre disciplinaire
Joint par l'AFP, le Cnom a indiqué avoir porté plainte contre Martine Wonner après les propos qu'elle avait tenu dans le documentaire complotiste "Hold-up", diffusé en mai 2021.
La deuxième plainte a été déposée par le collectif "No FakeMed", une association créée en 2018 par des professionnels de santé pour lutter contre "les pratiques de soins non-scientifiques" et promouvoir la médecine et les soins "fondés sur des preuves scientifiques".
Le comité de soutien de l'ex-députée avait quant à lui appelé à un rassemblement le 4 novembre à 9h30 devant les locaux nancéiens du Conseil régional de l'Ordre, dans un communiqué diffusé sur Facebook et Twitter.
Figure des covido-sceptiques, Martine Wonner a de nombreuses fois attaqué la politique gouvernementale lorsqu'elle était élue.
Elle a diffusé sans relâche des infox sur le masque, affirmant qu'il "ne sert strictement à rien", ou les vaccins, imputant à ces derniers des "conséquences délétères" sur la santé : "fausses couches", "cancers multiples", "maladie de Creutzfeld Jacob" ou "sida", en écho aux allégations de la sphère des anti-vaccins.
Martine Wonner, l’ex députée n’a pas été réélue en juin 2022
Elue en 2017, LREM l'avait exclue après son vote contre le plan de déconfinement en mai 2020. Puis son nouveau groupe parlementaire, Libertés et Territoires (rassemblant des députés de centre gauche et de centre droit), avait aussi demandé son exclusion en juillet 2021 après des propos appelant les manifestants anti-pass sanitaire à "envahir" les permanences des parlementaires.
Martine Wonner a ensuite lancé sa propre formation en septembre 2021, "Ensemble pour les libertés". Elle n'a pas été réélue en juin 2022, remportant à peine plus de 5% des suffrages au premier tour.
Avec AFP