Les révélations ont émergé après qu'une jeune femme, Louison (nom fictif), âgée de 25 ans, a porté plainte contre Caroline Rey-Salmon, une pédiatre légiste et experte judiciaire. Les accusations concernent un examen gynécologique qui aurait dégénéré en agression sexuelle, il y a près de 4 ans.
Le témoignage de la victime présumée
Selon le récit de Louison à franceinfo, l'examen gynécologique, réalisé dans le cadre d'une enquête judiciaire sur des allégations d'inceste, aurait pris une tournure traumatisante. Louison affirme que Rey-Salmon lui aurait fait subir des gestes déplacés, insistant sur une démonstration concernant la possibilité d'un viol vaginal. "Elle a posé ses doigts sur mon sexe, elle m'a dit : ‘Fermez les yeux, imaginez que là c'est le pénis de l'agresseur qui est sur vous. Est-ce que vous ne pensez pas qu'il faisait plutôt ce geste-là ?' […] Elle a fait à plusieurs reprises le geste de va-et-vient sur mon sexe." Louison l'assure : "Moi je répétais ‘je ne sais plus, je ne sais plus'. Elle [Caroline Rey-Salmon] disait : ‘Si si, fermez les yeux, souvenez-vous, remettez-vous dans la scène.'"
Caroline Rey-Salmon dément ces accusations
Caroline Rey-Salmon a répondu à franceinfo : "Je conteste l'intégralité des accusations dont je fais l'objet mais ne souhaite faire pour le moment aucun commentaire." . Cependant, des écrits de 2018 attribués à la pédiatre, expert judiciaire par la radio publique, suggèrent une approche controversée de l'examen médical des victimes d'agression sexuelle. La médecin y explique que "les enfants méconnaissent leur anatomie génitale [...] et n'ont pas les mots pour décrire ce qu'ils ont subi." Elle poursuit : "C'est tout l'intérêt de faire avec l'enfant sur la table d'examen une sorte de reconstitution des gestes de l'agresseur et de recueillir ses sensations pour être au plus près du déroulement des faits."
La Ciivise soutient Caroline Rey-Salmon
Sébastien Boueilh, président de la Ciivise, a choisi de ne pas commenter directement l'affaire sur le fond, hier soir dans Quotidien affirmant son soutien à Caroline Rey-Salmon "Si la victime a porté plainte tant mieux, je pense que Caroline le fera aussi et la justice tranchera". Des voix se sont élevées pour demander le retrait de la pédiatre de son poste au sein de la commission, soulignant l'importance de maintenir un environnement sûr et digne de confiance pour les victimes de violences sexuelles. Ce mercredi 7 février, la Ciivise a annoncé que sa vice-présidente allait se mettre en retrait total le temps de l'enquête.