© Midjourney X What's up Doc
Quel est l’enjeu n°1 pour Gynéa ?
Lise El Omari : Nous travaillons sur l'amélioration des pratiques afin de répondre au mieux aux besoins des femmes. Nous constations un décalage croissant entre les attentes des patientes et l'expérience qu'on pouvait leur offrir.
L’enjeu n°1 pour nous est le consentement. Si aujourd’hui il est enseigné, il y a encore quelques décennies, ce n’était pas le cas.
Notre but est d’ouvrir une réflexion permanente sur comment on peut améliorer l'expérience en consultation.
Ces changements opérés résultent-t-ils de demandes de la part des patientes ?
Marion Bonnier : Les patientes sont de plus en plus éduquées sur les pathologies mais elles n’arrivent pas en consultation en nous disant : « j'ai vu qu’en Angleterre, on faisait la position gynéco sur le côté, j'aimerais tester. »
En tant que soignant, on sait que la consultation sera différente si c’est une patiente âgée ou jeune. On essaye de cerner au mieux leurs besoins.
Par exemple, nous réalisons des examens sans étrier et cela plait aux patientes. Mais, pour les patientes âgées, c'est plus compliqué, par manque de muscle ou de souplesse.
Je pense qu’il ne faut pas établir de règles générales lors d’une consultation gynécologique mais s’adapter à la patiente.
Pouvez-vous développer sur la consultation sans étriers ?
MB : En ce qui concerne les anciens étriers, ceux où les pieds sont très hauts, on les a conservés dans un seul cabinet pour réaliser des mini opérations comme des hystéroscopies et des colposcopies. Ce sont des examens plus longs et la position peut être difficile à garder longtemps.
Pour les frottis et les examens « de routine », les patientes posent les pieds au bord de la table. Elles ont l'impression d'être dans le contrôle et de pouvoir bouger si elles veulent.
Le plus important finalement, c’est de laisser le choix. Quand je fais des échos, je demande à la patiente si elle souhaite mettre la sonde elle-même. 95 % des patients disent non, mais les 5 % qui disent oui sont contentes que la question leur ait été posée. Pareil, si je vois une patiente très stressée au premier examen ou si elle a vécu un examen compliqué par le passé, je lui propose de poser le spéculum seule.
Les patientes ont besoin qu'on les guide, tout en laissant de la liberté.
« Je pense qu’il ne faut pas établir de règles générales lors d’une consultation gynécologique mais s’adapter à la patiente. »
Vous formez aussi les professionnels de santé à ces pratiques. En quoi cela consiste ?
MB : Quand vous avez l'habitude d'examiner d'une certaine manière, vous avez du mal à imaginer qu’il est possible de faire autrement.
Nous montrons aux professionnels par petit groupe d’autres façon d’exercer.
LEO : Nous avons aussi réalisé des capsules vidéo pour diffuser ces nouvelles techniques et revenir sur l'histoire de la position gynécologique qui a été créée pour le confort du médecin sans prendre en considération le ressenti de la femme.
Selon vous pourquoi ces pratiques ne sont toujours pas généralisées ?
LEO : Quand vous commencez vos études, vous êtes jeune et vous vous acculturez à un seul fonctionnement et une seule vision. Cela a tendance à façonner la manière dont vous allez exercer par la suite. Bien sûr, la formation ne fait pas tout et il y a des prises de conscience personnelles. Mais ce n’est pas systématique.
Est-ce qu’il y a un autre élément de la consultation gynécologique que vous aimeriez changer ?
MB : Nous voulons nous intéresser à la pince de Pozzi. Maintenant, on nous apprend à éviter de la poser quand on peut. Et, il y a un laboratoire en Suisse qui a développé un dispositif avec un effet ventouse qui nous permet de tracter le col, comme avec la pince, mais sans que cela ne pique la patiente. Le problème est que pour l'instant, ce n’est pas remboursé en France. On veut donc participer à l'expérimentation et témoigner des résultats obtenus sur les patientes.
A voir aussi
                                  
                
                                                                  
                          
                      
                                            Pr Nadine Attal : « J’aime la médecine qui prend en compte le patient dans sa globalité » 
                  
                
              
                                  
                
                                                                  
                          
                      
                                            Sondage exclusif What’s up Doc/FHP : un médecin sur trois en clinique exerce déjà hors les murs
                  
                
              
                                  
                
                                                                  
                          
                      
                                            Le classement des meilleurs hôpitaux par spécialité du magazine Newsweek est sorti, voici les établissements français qui performent le plus
                  
                
              
                                  
                
                                                                  
                          
                      
                                            Être volontaire pour exercer dans un avion en échange de voyages gratuits, ça vous dit ?