Un médecin sur cinq envisage de poursuivre après 70 ans, et vous ?

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Par passion, par sens du devoir ou pour raisons financières, 20% des médecins envisagent de prolonger leur carrière bien au-delà de l’âge légal, selon un sondage réalisé par Medscape. La majorité prévoit toutefois de raccrocher dans la soixantaine.

 

Un médecin sur cinq envisage de poursuivre après 70 ans, et vous ?

© Midjourney x What's up Doc

 

Ce sont surtout les médecins libéraux (24%) qui souhaitent continuer le plus longtemps possible. De leur côté, les hospitaliers se montrent plus enclins à décrocher plus tôt : seuls 13% envisagent de travailler au-delà de 70 ans.

À l’inverse, une minorité de médecins interrogés (4%) projette  d’arrêter avant 60 ans, d’après cette enquête intitulée « La vie après la médecine » menée par Medscape auprès de 1724 praticiens exerçant en France. 

Généralement, c’est au cours de la soixantaine (63%) que les professionnels interrogés envisagent d’arrêter, une proportion un peu plus élevée chez les femmes, qui représentent 43% de l’échantillon. 

« C’est mon identité »

Si le manque d’économies (41%) peut pousser certains à prolonger leur carrière, la « passion » et le sentiment d’utilité demeurent des motivations majeures pour les répondants. « La médecine est ma raison de vivre. Soigner et accompagner mes malades est un crédo pour moi », confie un diabétologue de 60 ans. 

« Dommage de s’arrêter quand on peut encore être efficace », ajoute un pneumologue de 62 ans. « Je ne me vois pas aller jouer à la pétanque pendant que des souffrants manquent de soignants », conclut à son tour un généraliste de 69 ans. 

Certains praticiens redoutent aussi l’ennui et la perte brutale d’un statut social. « Quand vous êtes à la retraite, vous n’êtes plus rien », estime un ORL de 55 ans. « Difficile de perdre les responsabilités du jour au lendemain sous prétexte que l’on a 60, 62 ou 65 ans », renchérit un généraliste de 64 ans. 

Et ensuite ? 

D’autres enfin pointent le manque de relève. « Difficile d’arrêter quand on aime les gens et qu’on sait qu’il n’y aura personne derrière nous », admet un rhumatologue de 65 ans. « Je m’arrêterais de travailler si je trouvais un successeur », renchérit une gynécologue du même âge. 

Et une fois le plein-temps quitté, 26% affirment qu’ils continueront à temps partiel, tandis que 8% envisagent une reconversion hors médical. Mais la plupart des sondés (38%) admettent qu’ils arrêteront complètement de travailler.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/jai-prefere-arreter-dexercer-la-medecine-daujourdhui-ne-me-convenait-pas-aujourdhui-jaide

Pourquoi faire ? Partir en voyage, multiplier les loisirs, ou simplement profiter de sa famille… Les projets varient mais traduisent un besoin commun : souffler. 

Ceux qui se montrent plus désireux de lever le pied tôt évoquent la quête d’un épanouissement personnel, auquel la médecine serait un obstacle. Parmi les répondants, 67% souhaitent plus de temps pour eux, 61% se disent épuisés par leur métier, et 46% en désaccord avec les nouvelles politiques de santé. Autant de raisons qui poussent les praticiens, et surtout les plus jeunes, à ne pas s’éterniser dans le métier. 

Les résultats complets de l’enquête de Medscape sont disponibles ici

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