La guerre des médecins fait rage entre les communes rurales : le cas de Pont-Saint-Esprit qui « vole » trois médecins du village voisin

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Alors que la désertification médicale s'accentue dans les zones rurales, les maires des petites communes se livrent une bataille acharnée pour attirer – ou garder – leurs précieux médecins. Une situation qui crée des tensions, comme l'illustre le cas de Pont-Saint-Esprit qui va "récupérer" trois médecins du village voisin de Saint-Julien-de-Peyrolas (9 km). Le maire explique sa décision et dément tout démarchage.

La guerre des médecins fait rage entre les communes rurales : le cas de Pont-Saint-Esprit qui « vole » trois médecins du village voisin

© Midjourney x What's up Doc

C'est une situation qui devient de plus en plus fréquente dans la France rurale : des maires qui se disputent les rares médecins encore présents sur leur territoire. À Pont-Saint-Esprit, ville de 10 500 habitants, le maire Valère Segal (radiologue libéral de profession) vient d'annoncer l'arrivée prochaine de trois médecins exerçant jusqu'alors dans le village voisin de Saint-Julien-de-Peyrolas, à moins de 10 km de distance. Une annonce qui a créé « quelques polémiques, incompréhensions et rumeurs » comme il le reconnaît lui-même dans Objectif Gard.

La situation est pourtant critique dans sa commune. « Quand je suis arrivé en 1999, il y avait 14 généralistes », rappelle l'édile. Aujourd'hui, il ne reste « qu'un seul médecin généraliste qui part à la retraite en juin prochain ». Une situation qui pousse « une immense partie de la population à renoncer aux soins ».

Face à ces accusations de « vol » de médecins, le maire, se défend. Il explique que « le mode d'exercice des jeunes médecins par rapport aux anciens a complètement changé » et que « le modèle du médecin s'installant seul est voué à disparaître ». Selon lui, les praticiens cherchent aujourd'hui « à travailler en équipes multi-professionnelles ».

Des communes signent des pactes de non-agression pour ne pas se disputer les médecins

C'est d'ailleurs ce besoin d'espace et de travail en équipe qui aurait motivé le départ des médecins de Saint-Julien-de-Peyrolas. « Ils manquent de place », affirme Valère Segal, ajoutant qu'une troisième médecin serait même « susceptible d'aller s'installer ailleurs faute d'espace adéquat ». La situation est d'autant plus critique que deux de ces médecins accueillent chacun un interne et doivent recevoir deux docteurs juniors en 2026.

Pour les accueillir, Pont-Saint-Esprit va transformer son centre d'hébergement de la Cazerne en cabinets médicaux, en attendant la création d'une « maison de santé pluridisciplinaire ». Un projet que le maire pense « structurant » et « capable d'attirer les professionnels de santé ». Sa vision ? Créer « un centre 'poumon' dans la ville centre, relié à des satellites que sont les villages aux alentours ».

Malgré les tensions avec la commune de Saint-Julien-de-Peyrolas, Valère Segal reste optimiste : « tout le monde sera gagnant à mettre en place ce projet ambitieux et structurant pour notre territoire ». 

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/infographie/la-penurie-medicale-qui-la-faute-les-chiffres-qui-accusent

Pour éviter ce genre de bataille, certaines communes des déserts médicaux signent des pactes de non-agression pour ne pas se disputer le peu de médecins restant sur leur territoire. Des charte de non concurrence qui se multiplie dans le pays… Apparemment pas dans le Gard !

Source:

Objectif Gard
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