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« L’un des plus gros problèmes de notre société est l’isolement social, et je pense que le football peut donner un sentiment de communauté », explique-t-il à l’agence de presse PA News Agency. « Le football, c’est socialiser, encourager son équipe, s’enthousiasmer, s’évader de sa propre vie pendant un court instant et vivre autre chose. »
Une alternative aux antidépresseurs
Le projet, mené en partenariat avec Dale Vince, le propriétaire du club, repose sur un constat : plus de huit millions de Britanniques se voient prescrire des antidépresseurs, parfois sans accompagnement adapté. Pour le Simon Opher, cela ne répond pas toujours aux besoins des patients.
« Si vous souffrez d’une dépression sévère, je recommanderai toujours des antidépresseurs », précise-t-il. « Mais la majorité des gens souffrent de dépression légère à modérée. Et la tendance actuelle est de leur donner des comprimés, car il n’y a pas vraiment de soutien en matière de santé mentale. »
D'où l’idée d’offrir autre chose que des pilules : du lien, du collectif, du réel.
Le projet est actuellement en phase pilote dans douze cabinets médicaux autour du stade New Lawn à Nailsworth. Les billets sont fournis gratuitement par le club, et les patients volontaires sont invités à partager leur ressenti sur cette expérience tout au long de la saison. Premier match concerné : Forest Green Rovers contre Yeovil Town, le 16 août.
« C’est une autre manière de traiter les troubles mentaux qui ne passe pas par les comprimés », souligne Opher dans les colonnes de la BBC. « Quand on joue au foot, on va souvent boire un verre après, on discute. Je pense qu’on a perdu cette capacité dans notre société. Beaucoup de gens sont isolés – et c’est ce qui conduit à la dépression. »
Simon Opher n’en est pas à son coup d’essai : il a déjà prescrit du jardinage ou de la comédie à ses patients.
Un problème de santé publique… aussi grave que le tabac
Pour le généraliste, l’isolement social est un fléau aussi toxique que méconnu :
« L’isolement, c’est vraiment mauvais. C’est aussi nocif pour la santé que de fumer vingt cigarettes par jour », alerte-t-il dans The Guardian.
De son côté, Dale Vince estime que les clubs de football ont un rôle social à jouer :
« Les hommes, en particulier, parlent peu de leurs problèmes. La solitude est un vrai enjeu. J’ai moi-même traversé des moments difficiles dans ma vie, où je me suis senti exclu, un peu déprimé… On peut vite sombrer quand on n’est plus en contact avec les autres », confie-t-il au BBC Gloucestershire.
Si le succès est au rendez-vous, l’initiative pourrait inspirer d’autres clubs de football à travers le Royaume-Uni. En plus de sa démarche écologique, Forest Green pourrait bien devenir un pionnier de la santé mentale communautaire.
« Le football ne conviendra pas à tout le monde, mais nous devons élargir notre éventail d’options », conclut Simon Opher. « C’est un outil parmi d’autres pour redonner goût à la vie. »
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