35 000€ nets par mois ? La radiothérapie, très lucrative, est dans le viseur des syndicats

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En plein débat sur la réduction des dépenses d’assurance maladie, le syndicat CFTC pointe du doigt les « marges énormes » réalisées en radiothérapie, et pour des motifs parfois discutables.  

 

35 000€ nets par mois ? La radiothérapie, très lucrative, est dans le viseur des syndicats

© Midjourney x What's up Doc

Contrôle des arrêts maladie, doublement des franchises, redéfinition de l’ALD… Pour réduire de 5 milliards d’euros les dépenses de santé en 2026, le gouvernement a annoncé une série de mesures. Mais tape-t-il au bon endroit ? 

Selon la confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC), il y a, sur le coût des traitements, d’autres pistes à explorer. « La radiothérapie avec des marges énormes est un vrai sujet », a dénoncé son président Cyril Chabanier, cité par Franceinfo.

Dans son dernier rapport « Charges et produits 2026 », l’Assurance maladie pointe en effet un certain nombre de secteurs particulièrement lucratifs. Au cœur des profits : la radiothérapie organisée en sociétés d’exercice libéral (SEL) et ses plus de 20% de rentabilité, contre 7% en moyenne pour les entreprises françaises (Insee 2022). 

La spécialité la plus rentable 

Et pour cause, un oncologue radiothérapeute libéral touche en moyenne 426 000€ nets an (environ 35 000€ par mois) selon un rapport de la Cour des comptes de 2022, ce qui en fait la spécialité médicale la plus rémunératrice. C’est en moyenne 4 à 5 fois plus que dans le secteur public.

Comment expliquer cette forte rentabilité ? Selon l’Assurance maladie et la Cour de comptes, les règles de tarification en radiothérapie sont très avantageuses pour les établissements, quel que soit le secteur d’activité. Ainsi, dans son rapport, la Cour estime qu’en radiothérapie, les tarifs sont supérieurs de 75% au coût réel des actes.

Sans parler de la pertinence, parfois discutable, des examens réalisés. Car ce même rapport montre qu’à pathologie équivalente, les structures à but lucratif ont tendance à prescrire un nombre plus élevé de séances que les établissements publics ou privés non-lucratifs. 

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Il y aussi, en secteur libéral, la pratique difficilement quantifiable, mais très rentable, du « supplément », qui consiste à multiplier les clichés avant le début de la séance, notamment pour vérifier la bonne position du patient sur la table. Cela permet de « facturer le double voire le triple d’images », selon la Cour des comptes. 

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