« La fresque du climat existait dans toutes les grandes écoles, commerce, finance, mais pas en fac de médecine, j’ai voulu que ça change »

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Julien Brunier, médecin biologiste a décidé de créer le collectif CEASE (Collectif Enseignement Action Santé Environnement) afin de sensibiliser les étudiants en médecine à l’écologie grâce à “La fresque du climat”.

« La fresque du climat existait dans toutes les grandes écoles, commerce, finance, mais pas en fac de médecine, j’ai voulu que ça change »

Julien Brunier, fondateur de CEASE. 

© Capture Video KB EVADEH

“La fresque du climat”, fondée par Cédric Ringenbach (ingénieur, conférencier et consultant en transition énergétique pour les entreprises et les organisations, spécialiste du changement climatique depuis 2009 et à la tête The Shift Project de 2010 à 2016), est « un atelier collaboratif basé sur l’intelligence collective afin de vulgariser le rapport du GIEC ». Réalisée lors de journées évènement, appelées « la rentrée du climat », cette fresque a pour objectif « de sensibiliser aux causes du réchauffement climatique le plus grand nombre » explique Julien Brunier. Organisée dans les écoles d’ingénieurs, d’agronomes, et de finance, les écoles primaires, les collèges et même dans les entreprises, elle n’avait jusque-là pas encore été mise en place dans les facultés de médecine « mis à part Poitier ». Alors même que l’on sait que le domaine de la santé est à l’origine de 8 % de la pollution en France.

Avec deux amis, Julien Brunier a donc eu l’idée « de créer le collectif CEASE ». Leur objectif commun : « Recenser toutes les ressources et venir accompagner les structures de santé et les facultés pour les accompagner à la mise en place d’une “Rentrée du climat”. Nous donnons des ressources aux scolarités, leur expliquons ce que c’est, pourquoi cela peut être utile dans les formations en santé. Et nous les accompagnons dans la mise en place de cette fresque. Nous sommes une ressource qui vient aider à l’organisation, donner des compétences clés en main pour qu’ils puissent se saisir de cet outil », continue-t-il.

« Ce n’est pas l’animateur qui apporte des solutions, mais les participants. »

Les ateliers s’organisent en trois parties. Pendant une heure et demie, les liens entre les activités humaines et le changement climatique sont établis. Puis vient une partie émotionnelle et créative pour intégrer les informations, mieux les digérer et se les approprier. « Nous donnons la liberté aux personnes d’exprimer plus artistiquement ce qu’elles ont ressenti. Cela permet de fixer les émotions. Certains font des prestations en s’enroulant dans la fresque pour imager l’éco-anxiété, d’autres se donnent la main et l’entourent pour exprimer le moment d’agir tous ensemble ». Des débats sont ensuite organisés pour déterminer les objectifs, voir ce qui est vraiment réalisable dans leur domaine d’activité. « Ce n’est pas l’animateur qui apporte des solutions, mais les participants. Par exemple nous avons fait une “Fresque du climat“ avec la HAS. Nous avons fait un jeu de rôle pour qu’ils identifient, d‘après ce qu’ils avaient appris dans la “Fresque du climat”, ce qu’ils pourraient faire, comment lever les freins... Nous avons aussi inventé la semaine dernière, à partir du jeu REVOLT (jeu de cartes écolo) comment visualiser ce que consomme chaque objet. Ce jeu converti en temps de pédalage à vélo la consommation de tous ce que nous utilisons. Nous avons fait cela avec un automate de néphrologie. Nous comparons la consommation électrique de chaque appareil en temps de pédalage à vélo. Cela rend les choses plus accessibles et plaît beaucoup aux gens. Un radio-réveil allumé pendant 24h consomme plus qu’un grille-pain allumé quelques minutes. On va utiliser ces constatations dans la “Fresque du climat en santé”, car cela permet de raccrocher les gens à leur exercice quotidien. »

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/le-chirurgien-qui-voulait-rendre-les-blocs-moins-polluants

Pour la mettre en place dans la faculté, rien de plus simple, il suffit de contacter l’association, même sans budget. « Nous les accompagnons pour répondre à ces contraintes. S’ils veulent le faire, on trouvera une solution ». Pour l’instant, nous comptons cinq facultés de médecine, deux de pharmacie, et une vingtaine d’IFSI (institut de formation en soin infirmier).

Les étudiants en médecine manifestent un réel intérêt pour la « Rentrée du climat ». Il en ressort une demande d’intégrer ces questions dans l’enseignement. « Les étudiants en médecine ressentent une frustration car ils ont des amis en finance, par exemple, qui, eux, ont une compréhension fine de leur métier et du climat, alors qu’eux non. » Ou pas encore…

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