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Comme chaque année, le gouvernement doit rendre dans les prochaines semaines ses arbitrages concernant l’évolution pour 2025 des tarifs d'hospitalisation pris en charge par l'Assurance maladie, pour les hôpitaux publics et privés.
L'année dernière, l'augmentation plus forte dans le secteur public (+4,3% contre 0,3% pour le privé lucratif) avait provoqué une fronde inédite des cliniques et médecins libéraux. Ils avaient finalement levé in extremis leur mouvement de grève, début juin, après des promesses d'aides financières.
Mais aujourd'hui, « l'État pourrait ne pas respecter l'ensemble de ses engagements », a déploré mercredi lors d'une conférence de presse le président de la FHP Lamine Gharbi. Selon lui, l'exécutif évoque notamment les finances tendues de l'État et le contexte international, qui conduit à augmenter les dépenses militaires.
Presque la moitié des établissements sont en déficit
En 2025, les problèmes financiers des cliniques « se sont amplifiés » : selon une étude du cabinet Roland Berger, 45% des 1 000 établissements adhérents à la FHP sont déficitaires (dont 61% de ceux dotés de services d'urgences, ou 80% de ceux dotés d'une réanimation), contre 26% en 2021.
Principale raison : l'inflation, dont « un milliard d'euros » n'a pas été financé entre 2021 et 2024, selon la FHP.
« L'écart de rémunération » avec le secteur public « se creuse » : en 2024, le salaire net moyen était supérieur d'environ 16% dans le public, contre « 13% il y a trois ans », a assuré la déléguée générale de la FHP, Christine Schibler. Elle a rappelé que « 90% des ressources » des cliniques viennent des remboursements d'actes et prestations par l'Assurance maladie, et « 7 à 8% » des complémentaires santé.
L'an dernier, le gouvernement avait notamment promis de restaurer, de manière pérenne, l'avantage fiscal induit par le CICE (crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi) dont ne bénéficiaient plus les cliniques. Mais pour 2025, l'exécutif envisage de retrancher 43 millions d'euros aux 130 millions promis, a critiqué le président de la FHP.
L'État doit aussi aider les cliniques à financer des revalorisations de salaire très attendues. La FHP réclame « 140 millions d'euros » pour pouvoir engager de son côté « 150 millions ». A ce stade, l'exécutif indique vouloir « faire un pas » mais pas à cette hauteur, a-t-il regretté.
« Nous demandons le respect des engagements » gouvernementaux, ainsi qu'une hausse des tarifs d'hospitalisation d'au moins 1%, soit une hausse globale de l'enveloppe budgétaire de 4,67%, a résumé Lamine Gharbi.
Avec AFP