Internes à l’hôpital d’Épinal : tensions et volontariat

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À l’hôpital d’Épinal (Vosges), la réunion d’accueil des futurs médecins était plutôt tendue. Leur nouveau lieu de travail est en manque de personnel et l'hôpital compte sur cette nouvelle fournée pour mettre la main à la pâte.  

Internes à l’hôpital d’Épinal : tensions et volontariat

Jeudi 2 mai, à Épinal comme ailleurs, c’est le premier jour de stage pour les internes. Malheureusement, le manque de personnel soignant aux urgences plombe l’ambiance. Vosges matin est sur les lieux et raconte. Les 43 nouveaux internes sont réunis par leurs responsables qui leur souhaitent la bienvenue et… les préviennent qu’il faut absolument des volontaires pour les gardes aux urgences. De gré ou de force. 

La politique stresse les hôpitaux qui stressent les internes.

Pourtant, l’hôpital d’Épinal s’est vu attribuer 43 internes, et 3 ont été assignés aux urgences. En s’alignant sur la réforme du 3e cycle des études de médecine, il s’agit d’une des décisions de l’Agence Régionale de Santé (ARS) pour les quatres hôpitaux des Vosges. Un bémol cependant : celui d’Épinal accueille 34 000 visites par an, soit le double des trois autres.

Le Dr. Sylvain Henri, responsable du service des urgences, affirme qu’il faudrait huit internes aux urgences, et non pas trois, comme l’ARS l’avait prévu. Au terme de la réunion, l’hôpital a demandé aux nouveaux venus de pallier ce manque. Pour les volontaires, et dans un « esprit de solidarité » . Les courageux sont cinq, ajoutés aux trois qui font huit. Sauvés ? D’après le Dr. Henri, cela ne suffira pas. Il note également qu’il faudra imposer les gardes si le système du volontariat ne fonctionne pas. 

Ambiance.

Le premier jour du reste de votre bénévolat.

Pour les nouveaux, qui pour la plupart viennent de Nancy, le stage dans les Vosges est une première. Pas le temps de faire du tourisme, l’ARS presse. Le Dr Lalot, responsable du groupe d'internes, dénonce une mauvaise logique de la politique de l’agence : « Si on ne bouge pas, on va altérer la qualité de la prise en charge des patients. Nous ne faisons que chercher des solutions internes. Les décisions de l’ARS nous mettent sous pression » . Ce à quoi l’ARS répond que : « Ces difficultés vont de pair avec le travail de réforme engagé qui est compliqué ».

L’établissement d’Épinal n’est pas le seul à vouloir se faire entendre. À Saint-Dié-des-Vosges, l’hôpital alerte que, par manque de personnel médical, cinq services risquent de fermer et, au total, 400 postes sont menacés de disparaître dans les Vosges. 

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