Hydroxycloroquine : l'académie de médecine donne (en partie) raison au professeur Raoult 

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Dans un récent communiqué, l'Académie nationale de médecine critique la décision du gouvernement de ne prescrire l'hydroxychloroquine qu'aux patients en détresse respiratoire, rejoignant par là même les critiques du professeur Raoult. 

Hydroxycloroquine : l'académie de médecine donne (en partie) raison au professeur Raoult 

Faut-il oui ou non prescrire de l’hydroxychloroquine associé ou non à l’azithromycine dans le traitement du Covid-19 ? Le débat fait rage et tout le monde attend avec une certaine anxiété les résultats de l’étude européenne Discovery qui devrait, on l’espère, trancher le débat. Quoi qu’il en soit, dans la joute qui oppose le professeur Raoult au gouvernement quant à la prescription de ce médicament, lequel a pour principale indication le traitement du lupus, le président de l’institut hospitalo-universitaire Méditerranée vient de recevoir un soutien de poids : celui des académies nationales de médecine et de pharmacie. Pour rappel, le professeur Raoult préconise la prescription d’hydroxychloroquine avant même que des signes de détresse respiratoire n’apparaisse. Alors que, suivant les préconisations du Haut conseil de la santé publique, le gouvernement a publié un décret qui n’autorise la prescription d’hydroxychloroquine que dans les formes sévères et sous hospitalisation : «Ces prescriptions interviennent, après décision collégiale, dans le respect des recommandations du Haut conseil de la santé publique et, en particulier, de l'indication pour les patients atteints de pneumonie oxygéno-requérante ou d'une défaillance d'organe. » 

Dans un récent communiqué, les académies nationales de médecine et de pharmacie prennent, dans un premier temps, leur précaution, en rappelant que « la démonstration de l’efficacité clinique de l’hydroxychloroquine n’est pas faite à ce jour. Des présomptions existent cependant, en particulier la négativation de la charge virale d’un certain nombre de patients ». 

Cela étant dit, l’Académie nationale de médecine « considère que la libération par les pouvoirs publics de l’hydroxychloroquine pour les malades hospitalisés en détresse respiratoire ne saurait être une réponse adaptée pour des patients dont la charge virale est, à ce stade, le plus souvent inexistante et dont la maladie n’est plus une virose stricto sensu mais une défaillance pulmonaire (syndrome de détresse respiratoire aigu) liée à l’inflammation induite par le Sars-CoV-2 ». En d’autres termes, les recommandations du HCSP suivies à la lettre par le gouvernement sont totalement ineptes, pour les académiciens. Ce que ne cesse de répéter le professeur Raoult… Et d’ajouter : « Les Académies nationales de médecine et de pharmacie considèrent que l’essai européen Discovery dont la méthodologie répond aux critères internationaux de bonne pratique des essais cliniques, permettra de déterminer si l’hydroxychloroquine ou d’autres molécules antivirales ont une efficacité chez les patients Covid-19. » 

Surtout les académies nationales de médecine et de pharmacie s’inquiètent de l’achat sauvage, hors prescription, d’hydroxychloroquine, préjudiciables pour la santé de ceux qui se l’automédiquent. 

Le Conseil national de l’ordre des médecins (Cnom) a par ailleurs rappelé les médecins… à la prudence. En effet de nombreux médecins ont prescrit du Plaquenil® hors AMM, pour le traitement du Covid-19 : « Les médecins doivent aujourd’hui agir en professionnels responsables qu’ils sont, et attendre la confirmation ou l’infirmation de l’utilité de la prescription de ce traitement. Il n’y aurait en effet rien de pire pour nos concitoyens que le sentiment d’un espoir déçu, ou de voir un traitement dont les premières preuves d’efficacité seraient avérées, rendu indisponible à la prescription ou à la délivrance par un usage non maîtrisé. » Wait and see… 

 

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