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Deux contingents d’environ 40 000 étudiants en santé, soit quelques 80 000 étudiants ont déjà fait leur service sanitaire (1), ces actions de prévention en santé auprès de populations cible (adolescents, personnes âgées…) souhaitées par Emmanuel Macron. Avec néanmoins une interruption cette année en mars, pour cause de Covid-19. « Dans les prochaines années, le service sanitaire pourrait être étendu à d’autres filières : orthophonistes, audioprothésistes, manip radio… », précise Sébastien Villard, vice-président chargé des études médicales 2019-2020 à l’ANEMF (nouveau bureau élu le 12 juillet).
Enfin des indemnités décentes !
Bonne nouvelle pour les étudiants concernés : un nouveau barème d’indemnisation des kilomètres entre la faculté et le lieu du service sanitaire vient d’être adopté par un arrête du 29 juin (2). « Le forfait de 130 euros pour tous à partir de 15 kms, mis en place en 2018 ne nous convenait pas. Certains étudiants qui faisaient 80 ou 100 kms pour rejoindre leur terrain de stage ne rentraient pas dans leurs frais », explique Sébastien Villard.
A partir de la rentrée prochaine, les étudiants seront donc remboursés au kilomètre près, selon les barèmes déjà en vigueur pour les personnels de la fonction publique (3). Par ailleurs, les étudiants qui s’y rendent en transport en commun pourront eux aussi être remboursés de leur carte de transport, au prorata de la durée du stage. Une victoire pour l’ANEMF, qui se bat depuis deux ans pour une revalorisation de ces indemnités. Mais d’autres points restent à améliorer.
Encore quelques efforts…
Dans un rapport publié fin mai, l’ANEMF a dressé un premier bilan du service sanitaire. « La première année, le service sanitaire s’est mis en place à marche forcée. Au niveau des facultés, il a été compliqué de structurer l’organisation avec les ARS, le rectorat, etc… Cette nouvelle obligation est venue pour les étudiants en plus d’un cursus déjà très chargé, alors qu’il devait venir initialement en remplacement de certains modules. Cela n’a pas été le cas », pointe Sébastien Villard.
-diminuer la charge de travail des étudiants
Le rapport est très explicite sur ce point : « le service sanitaire a remplacé dans une faculté sur deux un stage clinique dédié à l’apprentissage de la sémiologie. Le temps de stage en DFGSM, réglementairement de 400H, a donc été amputé par la réalisation du service sanitaire ». L’ANEMF demande à ce que cela ne se reproduise pas à la prochaine rentrée et à ce que le temps prévu en stage clinique soit respecté.
-intégrer les étudiants aux comités de pilotage
Toujours selon l’ANEMF, dans un tiers des régions, les représentants des étudiants n’ont pas encore été conviés aux diverses réunions des comités de pilotage régionaux et locaux alors qu’ils y sont membres de droit. L’ANEMF demande à ce qu’ils y soient intégrés rapidement.
-améliorer l’encadrement interprofessionnel
Dans un tiers des facultés, la formation théorique et pratique du service sanitaire n’est pas réalisée en interprofessionnalité. Dans ces facultés, les enseignants dispensant les cours et ateliers sont exclusivement médecins. L’ANEMF demande une diversification rapide des profils des enseignants (professionnels de santé, de la prévention et de la promotion de la santé, du secteur social et de l’éducation).
-le développement de solutions d’hébergement à proximité des terrains de stage, afin d’éviter des allers-retours fatigants aux étudiants qui viennent de loin.