Démissions confirmées des médecins à Rennes, Robert Debré, Beaujon…

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27 chefs de service de l'hôpital Robert Debré ont démissionné ce matin de leurs fonctions administratives. Hier, 54 professeurs et chefs de service avaient remis officiellement leur démission à la directrice générale du CHU de Rennes. D’autres vagues de démission sont en cours ou à venir…
 

Démissions confirmées des médecins à Rennes, Robert Debré, Beaujon…

« C’est un acte difficile et douloureux pour tous les chefs de service qui ont démissionné, cela se voyait sur nos visages », a confié ce matin à What’s up Doc le Pr Stéphane Dauger, qui faisait partie des 27 chefs de service (sur 37 en tout) de l'hôpital Robert Debré (Paris) qui ont démissionné ce matin de leurs fonctions administratives, ce mardi 28 janvier.
 
C’est donc la mort dans l’âme que le médecin est allé remettre sa démission à la direction générale. Il se dit « très inquiet de l’effet à moyen terme de ces démissions », se demande « comment un hôpital public va tourner sans chefs de service » et attend donc « une réponse forte du gouvernement et du Premier ministre » pour sortir de l’impasse dans laquelle se trouve son établissement, et de l’hôpital public au sens large. Sans réponse rapide de sa part, il invite le gouvernement à dire clairement à la population « qu’il désire aller vers une médecine à deux vitesses ».  
 
Par ailleurs, comme tous les médecins démissionnaires du collectif Inter-Hôpitaux (CIH), Stéphane Dauger a tenu à préciser qu’il continuerait à exercer en tant que médecin à l'hôpital Robert Debré : « Je continuerai à soigner, mais je ne participerai plus à aucune des tâches administratives. »

Ce n'était pas du bluff

Les menaces de démission brandies par le CIH n’étaient donc pas un coup de poker. Le Pr Jean-Luc Jouve disait donc vrai quand il annonçait le 21 janvier à WUD dans une interview que, désormais, 1 300 médecins démissionnaires du collectif Inter-Hôpitaux (CIH) iraient « au bout des démissions car la ministre ne prend pas la mesure de l’état urgence ».  
 
Quelques jours plus tard, les faits lui ont donné raison. Comme la grève du codage, il ne s’agissait pas de paroles en l’air, d’un énième coup de bluff pour faire pression sur le gouvernement. La menace a finalement été mise à exécution.
 
Réuni en assemblée générale nationale dimanche dernier, le CIH a en effet décidé de passer à l'acte et « d'envoyer « à partir de lundi » des lettres de « démissions collectives signées individuellement » aux directions de leurs établissements respectifs », selon Le Parisien qui précisait que les médecins démissionnaires ne participeraient plus aux réunions qui ne sont pas directement liées aux soins des patients ou à la recherche et l'enseignement.

Démissions au CHU de Rennes

Et voilà que, avant même les démissions de Robert Debré, 54 professeurs et chefs de service ont, ce lundi 27 janvier, remis officiellement leur démission de leurs fonctions administratives à la directrice générale du CHU de Rennes, a rapporté Ouest France.
 

Quel sera l’impact de ces démissions ? « Bien sûr que l’on continuera de travailler, expliquait à Ouest France le professeur Hervé Léna, pneumologue. En fait, on ne remplira plus nos tâches administratives pour lesquelles d’ailleurs on n’est pas rémunéré ». 
 
Mais les démissions de l’hôpital Robert Debré et du CHU de Rennes sont loin d’être des épiphénomènes. Car, selon des médecins du CIH que WUD a réussi à contacter, d’autres médecins auraient également démissionné de leurs fonctions administratives à l’hôpital Beaujon (AP-HP). Tandis que d’autres vagues de démission devraient intervenir dès demain à l’hôpital Antoine-Béclère (AP-HP) et à l’hôpital Bicêtre (AP-HP)…

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