Alors après avoir étudié les classements des CHU des 10 dernières années, les chiffres sont formels : les Hospices de Lyon et le CHU de Nantes, avec 4 premières places chacun, semblent ex-aequo… Mais ce n’est qu’une impression.
Car le CHU de Nantes accuse une chute plus vertigineuse ces dernières années : Nantes était le CHU préféré en 2019, 2017, 2016 et 2015. Mais cette année Nantes est 6e, l’année dernière il était même 7e, et déjà 6e en 2020. Donc clairement le CHU Nantes a quitté le Top 5 depuis plusieurs années.
L’année dernière déjà on avait interrogé le bureau des internes nantais sur cette (relative) contre-performance. Il avait reconnu que suite au Covid, notamment, la mise en avant de l’internat était un peu passée à la trappe, par rapport aux années précédentes, tous les efforts des internes s’étant dirigés vers le soin et la lutte contre la pandémie.
Une autre raison intrinsèque au CHU avait été évoquée, la nouvelle maquette de l’internat de médecine générale, en place depuis 2017, qui prévoit 6 mois de stage en pédiatrie et 6 mois en gynécologie. Or à Nantes, faute de moyens, ces stages ne sont que de 3 mois chacun. D’ailleurs, si on regarde le résultat du CHU sur les internes de médecine générale cette année, Nantes s’est placé 8e, perdant encore deux places dans ce classement par rapport à l’année dernière.
Les hospices civils de Lyon, le CHU préféré des internes depuis 10 ans
Pour les Hospices de Lyon, le cas est différent. Si en effet leur dernière année en tête du classement était 2020, et avant ça, 2018, 2015 et 2014, ils se maintiennent à un niveau plus qu’honorable. Les HCL sont encore 2e cette année. C’est bien simple depuis 10 ans, quand ils ne sont pas à la première place, c’est qu’ils sont à la deuxième. On peut donc couronner les Hospices Civils de Lyon, CHU préféré des internes depuis 10ans.
Et l’année dernière déjà, dans nos colonnes, Yves François, vice-président de la CME restait modeste : « Pour moi, c’est clair, ce n’est pas nous, c’est la ville ». C’est vrai qu’à Lyon les loyers sont intéressants, il y a beaucoup à faire sur le plan sportif et culturel, la situation est assez idéal, près de la montagne, pas si loin de la mer.
Il est juste aussi d’évoquer des raisons en lien avec la taille du CHU. Ainsi Yves François notait : « Pour une spécialité donnée, dans les petits CHU, vous n’avez qu’un service, et peu de surspécialités, alors qu’à Lyon, en chirurgie digestive par exemple, il y a quatre services. Certes, à Paris, il y en a 20, mais la vie y est plus difficile ».
Grenoble, comme cette année, Rennes n’a connu qu’une année (la dernière) les honneurs de la première place, pour son côté CHU à taille humaine, et cette situation enviable aux pieds des montagnes. Sa gloire aura été éphémère, il est cette année à la 4e place, derrière donc Rennes, Lyon et Nîmes qui fête son entrée dans le top 3.