Ces pathologies qui trouent le cul de l’assurance maladie

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La nouvelle cartographie médicalisée des dépenses de santé de la Caisse nationale de l’Assurance Maladie confirme des tendances durables. Comme le nombre croissant de malades chroniques ou le poids financier des innovations thérapeutiques lié aux nouveaux traitements du cancer du poumon ou du diabète.

Ces pathologies qui trouent le cul de l’assurance maladie

Quelles sont les pathologies ou les traitements les plus fréquents des Français ? Combien par exemple de patients ont été pris en charge en 2017 pour un cancer en phase active de traitement ? Quelles sont dépenses associées à la prise en charge des patients ? Quelles évolutions observe-t-on dans le temps ?
 
C’est pour répondre à ces questions que la Caisse nationale de l’Assurance Maladie (Cnam) a publié le 12 juin, comme chaque année depuis 2012, la cartographie médicalisée des dépenses de santé.
 
Construite à partir des données issues du Système national des données de santé (SNDS), elle présente l’évolution des pathologies et des dépenses en France. La perspective historique s’étale cette année sur une période de six ans (2012 à 2017). Ce qui permet d’identifier des tendances durables, comme le nombre croissant de malades chroniques ou le poids financier des innovations thérapeutiques lié aux nouveaux traitements du cancer du poumon ou du diabète.
 

20 millions ont une pathologie spécifique

 
Premier enseignement : parmi les 57,6 millions de bénéficiaires du régime général, 20 millions de personnes (35 %) ont eu recours à des soins liés à la prise en charge d’une pathologie spécifique. Qu’elle soit, comme c’est très souvent le cas, chronique (diabète, insuffisance rénale chronique terminale, maladie respiratoire chronique…) ou quelle provienne de la prise d’un traitement médicamenteux spécifique au long cours (psychotropes ou un traitement préventif du risque cardiovasculaire).
 
Autre constat : les grandes tendances observées depuis la création de la cartographie se confirment en 2017. Le poids des problématiques en lien avec la santé mentale et le recours important aux hospitalisations ponctuelles restent tous deux conséquents dans le système de soins français.
 
Quant aux hospitalisations ponctuelles, leurs dépenses augmentent de façon régulière depuis 2012. Leur recours croissant (+ 553 800 entre 2012 et 2017) est à mettre en regard du vieillissement de la population, selon la Cnamts.
 

 
La Cnamts observe également que deux phénomènes principaux expliquent la croissance des dépenses remboursées affectées aux pathologies. Premièrement, l’augmentation du nombre de patients pris en charge, souvent liée au vieillissement de la population, notamment dans le cas des maladies cardioneurovasculaires et du diabète.
 
Deuxièmement, l’accroissement de la dépense moyenne (par an et par patient) mobilisée pour la prise en charge des « pathologies » considérées, comme par exemple pour les cancers.
 
Enfin, la Cnamts fait un focus sur trois pathologies : le cancer, le VIH et le diabète. On apprend ainsi que 188 500 patients ont été pris en charge en 2017 pour un cancer en phase active de traitement. Mais aussi que la prévalence de ces cas est plus élevée chez les femmes avant l’âge de 55 ans, essentiellement en raison de cas de cancers du sein, de cancers du col de l’utérus et possiblement de mélanomes.
 

 
En outre, le nombre de cas de cancers en phase active de traitement est en augmentation constante depuis 2012, quel que soit le sexe des patients. On constate même une accélération de cette progression depuis 2015 (> à 3% par an). Si bien que les dépenses en lien avec ces cancers en phase active représentaient en 2017 14 Mds€, soit 10 % de toutes les dépenses étudiées par la cartographie.
 

 
Le cancer du poumon constitue également un fort enjeu de santé publique. En raison du nombre important de personnes concernées (79 700 patients en phase active de traitement en 2017). Mais aussi de la progression des cas de cancers féminins (+ 38 % versus + 12 % pour les hommes entre 2012 et 2017), témoins de la hausse continue du tabagisme chez les femmes depuis 50 ans.
 
La prise en charge de ce cancer est caractérisée par une forte augmentation de la dépense, à la fois au global (+ 461 M€ entre 2012 et 2017, soit en hausse de + 40,5%) dont 233 M€ entre 2016 et 2017 et en moyenne par patient entre 2016 et 2017 (+ 13%). Une hausse qui s’explique notamment par l’arrivée de nouveaux traitements (anti-PD1 ou anticorps monoclonaux).
 

Les dépenses liées au VIH baissent

 
A propos du VIH, 131 800 personnes ont bénéficié en 2017 d’une prise en charge pour un traitement de l’infection par le VIH, le nombre étant plus élevé chez les hommes (65,5 % et 34,5 %). La bonne nouvelle, c’est que la dépense moyenne par patient a baissé depuis 2012, en raison notamment d’une baisse importante de la dépense du poste « médicament » (-11 %) entre 2016 et 2017, en raison de baisses des prix et de l’arrivée de génériques.
 
Last but not least, 3,2 millions de personnes ont été traitées en France pour un diabète en 2017. La Cnam observe que les hommes sont plus souvent concernés que les femmes et que le pourcentage de personnes diabétiques est le plus élevé dans les régions du Nord et de l’Est, comme dans les territoires ultramarins.
 

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