Une PH du Centre hospitalier du Mans (Sarthe) a écrit une lettre adressée au Président de la République Emmanuel Macron pour dénoncer la rigueur financière que subissent les hôpitaux publics. Une lettre dans un format pour le moins original !
« Hier encore Hôpital, Rimait avec social, Demain coupe budgétaire, Appellera la misère ». Ajoutez-y la mélodie de la chanson « Le Déserteur », signée Boris Vian, et vous y êtes. Finis les longs communiqués et la prose syndicaliste, la Dr Anne Besançon-Bergelin veut titiller la fibre artistique du Président de la République.
Alors que les établissements hospitaliers ont dégainé leurs hashtags (#FierDeMonHopital, #JaimeMonCHU, #JaimeMonHopitalPublic) en réponse à la déferlante #BalanceTonHosto sur les réseaux sociaux, la PH préfère prendre une troisième voie.
Selon Le Maine Libre, cette spécialiste en médecine interne veut « alerter l’opinion publique sur la situation dans les hôpitaux et les menaces que font peser la politique de santé publique sur la qualité des soins ». What’s up Doc publie sa chanson dans son intégralité, à retrouver ci-dessous. À vos micros !
« Monsieur le Président
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps
Cela fait plus de trente ans
Que je traîne mes guêtres
Pour soulager les êtres
Avec ces gens en blanc
On y croise la mort
La peur et la douleur
La vie qui perd des fleurs
Le mal qui prend des corps
Monsieur on y apprend
La science et l'impuissance
La vraie reconnaissance
La noblesse d'un souffrant
Dévouée à l'hôpital
Esculape est mon maître
Œuvrant pour le mieux être
Et pas le capital
Le service public
Prend le malade en charge
L'humain n'est pas en marge
De « beaux » actes techniques
Pitié pour notre temps
Usé en réunions
Pour l'optimisation
Pour sauver de l’argent
Du temps pour expliquer
Pour comprendre pour guérir
Pas seulement les messires
Les surdoués les friqués
Hier encore Hôpital
Rimait avec social
Demain coupe budgétaire
Appellera la misère
Bien sûr nul ne l'entend
Le mort jamais ne crie
Mais la vie n'a pas de prix
Monsieur le Président. »
Source:
Thomas Moysan