Il y a mille raisons d'aller à Bologne : l'excellence des glaces, la proximité d'Urbino – une ville Renaissance qui donne corps à la cité idéale peinte et rêvée par les humanistes –, l'ambiance festive de la splendide Piazzia Maggiore – à ce sujet, on peut peut-être discuter de l'élégance de la fontaine de Neptune qui trône sur cette place : malgré ou à cause (?) de ses sirènes pressant leur sein, le Guide Michelin y voit une œuvre puissante et gracieuse à l'image de la ville –. Si cela ne suffisait pas, comment un médecin ne pourrait-il pas courir voir le splendide théâtre anatomique de son université ?
Retour pour les médecins dans un âge ancien de leur art où seul le prosecteur touchait les corps. Âge primitif où l'on ignorait l'hygiène, mais où l'on avait tout de même fini par comprendre que l'on ne s'approchait pas impunément d'un cadavre, après que des épidémies avaient décimé des promotions d'étudiants. Le lieu entièrement revêtu et meublé en bois est un spectacle en soi, avec sa chaire que couronne un baldaquin soutenu par deux statues d'écorchés. Les constellations ornent le plafond et un Apollon suspendu a dû voir plus d'une séance de dissection.
Qui parle de vacances en Italie ? Il y a seulement nécessité scientifique…