9ème édition de l'Atlas de la démographie médicale

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9ème édition de l'Atlas de la démographie médicale

Au coeur de cette 9ème édition de l'ATLAS du CNOM, les sujets habituels : numerus clausus, pénurie de médecins, déserts médicaux, féminisation, médecins étrangers… Bref pas grand chose de neuf, mais quelques chiffres clés pour nous éclairer et peut-être... une ou deux surprises !

Les jeunes et le libéral 
On dénote une tendance de fond chez les nouvelles générations de médecins, hommes et femmes, de pouvoir concilier vie professionnelle et vie privée. "Les hommes comme les femmes souhaitent avoir du temps pour leurs loisirs, leur famille" explique Patrick Romestaing. "Cela ne veut pas dire que les jeunes ne veulent pas exercer en libéral." C'est que que montre l'Atlas : 15% des jeunes médecins choisissent l'exercice libéral/mixte en première intention mais cinq ans plus tard, ils sont 40% à s'orienter vers ce mode d'exercice. Aussi la question ne serait plus celle de la féminisation !

La France n'a jamais eu autant de médecins mais...
"Avec plus de 280 000 médecins inscrits au tableau de l'Ordre en 2014, la France n'a jamais compté autant de médecins" introduit Jean-François Rault, président de la section Santé Publique et Démographie Médicale du Cnom. "Le nombre de médecins actifs a doublé en 35 ans". Alors manque-t-on réellement de médecins ? "On met souvent en cause le numerus clausus, qui serait trop restreint. Ses effectifs ont pourtant plus que doublés ces 10 dernières années" ajoute Jean-François Rault. Par contre l'Atlas montre le vieillissement de la population médicale (26,4% des inscrits ont plus de 60 ans) et nous apprend que chaque année, ce sont 25% des médecins diplômés d'une fac française qui décident de ne pas s'inscrire à l'Ordre pour exercer d'autres professions : journalisme, administration, etc !

Baisse réelle du nombre de médecins généralistes et déserts médicaux
Placés au centre dans la stratégie nationale de santé, les médecins généralistes en exercice libéral ou mixte sont de moins en moins nombreux : environ 58 000 en 2015, un chiffre en baisse de 10,3% depuis 2007. Le Cnom estime que la tendance va se poursuivre et la France devrait compter environ 54 000 généralistes en 2020. Une baise hétérogène selon les régions. Et contrairement aux idées reçues, c'est l'Ile-de-France qui subit la plus forte diminution des effectifs, -17,1 % depuis 2007. Un constat à mettre en lien avec la formation en Ile-de-France ? En tout cas, de quoi rouvrir le débat sur les déserts médicaux et sortir de l'image désert médical = territoire rural... "On a trop parlé de déserts médicaux en comparaison avec les véritables endroits où il y avait des besoins. Il faut penser au numérus clausus des futures générations" remarque Dominique Polton de la Caisse Nationale Assurance Maladie.

Les médecins à diplômes étrangers, remède à la désertification?
Le nombre de médecins titulaires d'un diplôme hors de France a augmenté de plus de 42% depuis 2007. Toutefois ces médecins ne peuvent pallier le manque d'effectifs car ils privilégient davantage l'exercice salarié ou mixte. Seul 1/4 d'entre eux exerce en secteur libéral exclusif. Ces médecins vont privilégier les territoires à forte densité. Aussi ils constitueraient pas une réponse à la désertification...

L'Atlas du CNOM est toujours riche d'infos, une photographie de la profession. On aimerait plus de mise en perspective et de projections pour les prochaines années ! Car entre crise des vocations et risque d'effondrement du premier recours tel qu'on le connait, la profession peut-elle faire vaciller le système ?

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