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Une réponse psy facilitée
À la fin du mois de septembre 2025, plus de 900 000 patients avaient déjà bénéficié du dispositif Mon Soutien Psy. Cela représente 4,9 millions de séances réalisées sur tout le territoire Français. Le parcours peut désormais aller jusqu’à 12 séances prises en charge par an. L’obligation d’un adressage médical préalable a été levée, permettant un accès direct au psychologue pour les patients.
Pensé pour les troubles légers à modérés comme l’anxiété, la dépression, les problèmes alimentaires ou les addictions, le dispositif repose en grande partie sur la capacité des médecins généralistes à repérer ces troubles et à orienter vers un psychologue précocement. Selon une étude BVA menée en 2025, plus d’un Français sur deux se tournerait d’abord vers son médecin généraliste en cas de mal-être, et près d’un sur trois considère désormais normal de consulter un psychologue. Démontrant ainsi que les médecins sont une des portes d’entrée naturelles du dispositif.
Le Dr Sarah Longé, médecin généraliste s’inscrit parfaitement dans ce rôle de repérage précoce. Après dix ans passés à l’hôpital dans un service de gériatrie, elle s’est installée à La Rochelle, puis à Aix-en-Provence, où elle exerce aujourd’hui une médecine générale préventive et globale.
Le frein financier levé
« Je propose souvent Mon soutien psy à des patients ont vraiment besoin d’un soutien psychologique et qui n’ont pas trop les moyens », explique-t-elle. « Parfois parce qu’il y a des troubles du comportement alimentaire, parfois parce qu’il y a une dépression modérée, parfois parce qu’il y a des idées noires ».
Avant le dispositif, le coût d’une consultation constituait un frein majeur : « Il y avait un frein financier évident pour certains patients. Et là, maintenant qu’il y a le dispositif, clairement, ça aide la population à accéder au psychologue. Avant, certains ne pouvaient pas se permettre d’assumer le coût des séances non remboursées. »
Une alternative aux médicaments parfois
« C’est un succès d’avoir mis en place le dispositif Mon soutien psy, estime Sarah Longé. Ça permet vraiment une continuité des soins, une prise en charge globale. Le médecin seul, de son côté, ne peut prendre en charge ces patients atteints de troubles psychiques et les revoir régulièrement. » Et surtout, ajoute-t-elle, « Ça permet de limiter la prescription médicamenteuse aussi. Avec un accompagnement psychologique régulier, on peut, par exemple sur les dépressions légères à modérées ou des anxiétés légères, envisager d’autres solutions que les traitements médicamenteux. Ça limite la prescription de benzodiazépines et d’antidépresseurs ».
Le dispositif favorise la collaboration et la complémentarité entre médecins et psychologues et permet une meilleure cohérence de la prise en charge médicale.
En à peine 3 ans, Mon soutien psy a donc permis à la fois de repérer plus tôt des troubles, de proposer des alternatives au médicament et de renforcer le lien entre médecins et psychologues. « C’est un très bon dispositif » conclut Sarah Longé. Dans un contexte où la santé mentale est devenue l’un des grands défis de la médecine de premier recours, Mon soutien psy apparaît comme un moyen précieux d’agir au plus tôt.
Source :
CNAM – SDNS, données France entière tous régimes, fin sept. 2025 ; Étude BVA, juin 2025
Santé mentale : repérage et prise en charge :
Identifier les troubles éligibles
Le dispositif Mon soutien psy s’adresse aux patients — enfants à partir de 3 ans, adolescents et adultes — présentant une souffrance psychique d’intensité légère à modérée. Il exclut les situations nécessitant une prise en charge psychiatrique spécialisée : risque suicidaire, dépendance, troubles sévères ou pathologies psychiatriques chroniques.
Pour les adultes, les troubles concernés sont notamment :
-les troubles anxieux et dépressifs légers à modérés,
-les troubles du comportement alimentaire sans critère de gravité,
-les mésusages de tabac, d’alcool ou de cannabis (hors dépendance),
Par dérogation, peuvent également être pris en charge les patients en situation de prescription récente d’antidépresseurs (moins de 6 mois) ou de benzodiazépines (moins d’un mois)
Les enfants et adolescents peuvent être adressés à un psychologue lorsque l’entourage (famille, milieu scolaire, médecin, etc.) repère un mal-être psychique ou une souffrance émotionnelle, sans critère de gravité. L’usage d’échelles spécifiques (BITS, ADRS, SDQ) est recommandé pour faciliter l’évaluation initiale et le suivi.
Les outils d’évaluation à disposition
L’Assurance Maladie met à disposition sur ameli.fr une véritable boîte à outils clinique, destinée à aider les médecins à caractériser les troubles. Ces échelles sont disponibles dans le livret Échelles et outils d’évaluation associé au Guide pratique à destination des médecins. Elles permettent d’objectiver le tableau clinique et facilitent le repérage, le suivi et la communication entre généralistes, psychologues et psychiatres.
Parmi les outils recommandés :
-PHQ-9 (Patient Health Questionnaire) pour évaluer la sévérité des symptômes dépressifs (score 5 à 19 : patient éligible) ;
-GAD-7 pour les troubles anxieux (score 5 à 14 : patient éligible) ;
-AUDIT, CUDIT et Fagerström pour le dépistage des consommations d’alcool, de cannabis et de tabac ;
-SDQ (Strengths and Difficulties Questionnaire) ou ADRS (Adolescent Depression Rating Scale) pour les mineurs, permettant de repérer les troubles émotionnels, comportementaux ou d’attention.
Trois ressources en ligne à connaître :
-L’annuaire national des psychologues
-La rubrique « Accompagnement avec un psychologue conventionné : Mon soutien psy » sur ameli.fr, où figurent toutes les informations pratiques sur le dispositif et les documents utiles (Echelles et Guide)
-La rubrique « Santé mentale en soins primaires » sur ameli.fr, où figurent les outils de dépistage, recommandations, critères d’inclusion et documents patients.
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