Uberisation de la santé : la France en avance sur les Etats-Unis

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Des applis qui envoient un médecin au domicile des patients voient (enfin) le jour aux Etats-Unis

Uberisation de la santé : la France en avance sur les Etats-Unis

Les médecins français sont habitués à faire des visites à domicile. Mais depuis bien longtemps, ce n’est plus le cas des confrères américains : alors qu'outre-Atlantique, les précédentes générations de praticiens se rendaient fréquemment chez leurs patients, l’American Academy of Family Physicians (AAFP) estime que cette activité ne représente plus qu’1% du total des consultations, et qu’un généraliste n’effectue en moyenne qu’une visite par semaine.

Les services de type « SOS Médecins » sont cependant en train de faire leur grand retour aux Etats-Unis… via les nouvelles technologies : des applis de type « Uber » proposent en effet désormais aux patients de leur envoyer un médecin à domicile.

Une start-up baptisée « Pager » officie désormais à New York, et s’apprête à se lancer à la conquête de San Francisco. Elle devra y faire face à la concurrence de « Heal », implantée sur la côte ouest. Mais il s’agit de développements très récents : le vétéran du secteur, « Medicast », n’a vu le jour qu’en… 2013.

« Quelqu’un vient chez vous, il est aimable avec vous »

Avec ce qu’il faut bien appeler une innovation, les patients américains redécouvrent le confort et la qualité des soins prodigués chez eux. « C’est une expérience complètement différente quand on est malade et que l’on peut rester en pyjama », confie à « Associated Press » une patiente qui a utilisé « Pager ». « Quelqu’un vient chez vous, il est aimable avec vous, il répond à toutes vos questions et vous donne tout le temps dont vous avez besoin ».

Bien sûr, comme toute innovation, les applis de visites à domicile suscitent des critiques. « Si ces applis se développent et fragmentent encore un peu plus les soins, cela n’aidera pas le système de santé. Nous aurons davantage de ce que nous avons déjà : des coûts plus élevés et une qualité moindre », explique à « Associated Press » le Dr. Robert Wergin, président de l’AAFP.

En tous cas, si l’Oncle Sam a besoin d’une étude de cas, il peut se tourner vers la France : la visite y représente 12% de l’activité des généralistes. Ce chiffre peut sembler faible, mais il est 12 fois plus élevé qu’aux Etats-Unis.

Source:

Adrien Renaud

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