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"Le tribunal Touchinski de Moscou a jugé illégale la décision de licencier la pédiatre Nadejda Bouïanova", a déclaré vendredi à l'AFP un porte-parole de cette juridiction.
"Mais cela n'a aucune influence sur l'affaire pénale visant Bouïanova", a précisé la porte-parole. Ce qui signifie que la pédiatre reste en détention provisoire, et encourt toujours 10 ans de prison si elle est reconnue coupable à l'issue de son procès, qui a débuté fin mai.
Nadejda Bouïanova, 68 ans, née dans la ville ukrainienne de Lviv et habitant en Russie depuis près de 30 ans, est accusée d'avoir critiqué l'attaque contre l'Ukraine lors d'une conversation avec la mère d'un de ses jeunes patients.
Cette mère assure que la pédiatre lui avait dit que son ex-mari, un soldat russe porté disparu en Ukraine, était "une cible légitime pour l'Ukraine".
Après avoir été dénoncée en janvier, Mme Bouïanova avait été licenciée de son hôpital, puis arrêtée le 2 février et inculpée pour "diffusion de fausses informations" sur l'armée russe motivée par la "haine ethnique".
Une affaire révélatrice de la répression russe
Durant son procès toujours en cours, les débats tournent autour de la question de savoir si le fils de la mère accusant la médecin, âgé de sept ans, était présent pendant leur conversation fatidique.
Si la défense prouve qu'il n'était pas là, l'accusation en principe devrait être levée, car la justice russe ne prévoit des punitions qu'en cas de "diffusion de fausses informations" sur l'armée "en public".
"Je suis innocente. Il s'agit d'un malentendu. Je ne suis qu'une simple médecin, tout cela est très dur pour moi", avait plaidé fin mai la pédiatre devant journalistes.
L'affaire est révélatrice de la répression qui bat son plein en Russie depuis plus de deux ans. Elle a envoyé des milliers de Russes devant les tribunaux pour des paroles critiques ou des messages sur les réseaux sociaux.
Avec AFP
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