Toujours debout

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Ciné week-end: Paulina, de S. Mitre (sortie le 13 avril 2016)

Toujours debout

Dans Je ne suis pas un salaud, Duvauchelle avait des doutes sur l'identité de son agresseur mais choisissait d'en désigner un, enclenchant ainsi une mécanique infernale. Paulina, elle, est sûre de qui l'a violée, mais décidera de ne pas le dénoncer. Pour elle en effet, c'est la vérité qui importe, et elle pense que la justice de son pays - représentée par son père - ne la permettra pas.

Paulina est un film extrêmement bien réalisé, alternant entre scènes un peu bavardes - son point faible - et moments quasi-documentaires, souvent muets, qui permettent de ressentir l'hostilité et le danger sourd du milieu dans lequel l'héroïne, jouée par une formidable Dolores Fonzi, est plongée. C'est en se concentrant sur son visage buté, et en la filmant tenter de convaincre les jeunes auprès de qui elle a décidé d'enseigner que c'est en mettant en avant leur humanité qu'ils seront respectés, que S. Mitre élève le film et, flirtant avec l'oeuvre à thèse - qui pour le coup serait terriblement dérangeante -, n'y cède jamais.

Et c'est parce que c'est une trajectoire individuelle que l'on accompagne, celle de quelqu'un qui cherche à se faire oublier plus que d'une pasionaria exaltée, que l'on parvient à admettre que la résilience peut passer par des choix propres à chacun, qu'il ne convient surtout pas de juger...

Source:

Guillaume de la Chapelle

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