Toques en Truck : des chefs pour rendre l'hôpital plus convivial

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Pour la 6ème année, l’association Tout le monde contre le cancer a organisé Toques en truck. Le but, rassembler patients et soignants pour un moment convivial autour d’une cuisine de chef revisitée à la sauce street food.

Toques en Truck : des chefs pour rendre l'hôpital plus convivial

La tournée, qui a débuté le 27 mai par une étape parisienne dans plusieurs établissements, a entamé son sillonnage de la France et se terminera le 30 juillet. Le principe est simple : un jour = un établissement. Pour sa 6ème édition, l’association Tout le monde contre le cancer a reçu une forte sollicitation de la part des établissements. « Cette année, nous avons 170 hôpitaux conventionnés, on a envoyé un grand questionnaire, pour connaître leurs besoins et les actions sur lesquelles ils souhaitent se positionner. Nous avons eu 40 réponses positives pour Toques en Truck, là où d’habitude on en a 25, on a augmenté à 30 et on fait 1000 box. Nous faisions 20 étapes l’an dernier, nous en avons prévues 30 cette année », témoigne Lucile Cormier, cheffe de projet Tout le monde contre le cancer.

« L’idée de Toques en Truck est de rendre le repas de nouveau festif, convivial et un moment de partage. Ce déjeuner permet à des familles de se retrouver, des frères et sœurs qui n’ont pas l’occasion de se voir car les visites sont limitées. C’est l’occasion de partager un moment tous ensemble, de sortir le patient de l’hôpital en restant à l’hôpital. Pour le déjeuner, on a choisi un burger. C’est gourmand et ça permet d’être déconstruit en fonction des impératifs de chacun », poursuit Lucile Cormier.

Parmi les chefs présents pour cette édition : Yves Camdeborde, Pascal Favre D’Anne, Julien Sebbag, ou encore Simone Zanoni. Le menu est le même, et chacun apporte sa petite touche personnelle. « Julien Sebbag vient avec son pain, Simone Zanoni avec son pesto, sa mozza », sourit Lucile Cormier.  

Le 10 juin dernier, le food truck était de passage dans le service d’oncologie du groupe hospitalier Diaconesses Croix Saint-Simon. « Les soignants étaient enthousiastes et les premiers patients sont très touchés. Ces moments de convivialité, qui, après cette crise sanitaire inédite, rassemblent personnel et patients autour d’un sujet   « plaisir » sont si précieux », a témoigné le Dr Frédéric Selle, chef du service.

« Cela a demandé une préparation, on a pensé à des patients qui ne sont pas là au moment du déjeuner, donc nous avons prévu un brunch, avec une notion d’encas liquides pour ceux qui ont des difficultés à s’alimenter », poursuit Frédéric Selle.

Et le tout, toujours dans la vigilance et le respect des gestes barrières. « On prévoit un test PCR chaque semaine pour l’équipe, chaque personne qui vient doit présenter un test, et chaque matin un autotest. Il y a un nettoyage scrupuleux des aliments, une désinfection des tables. Toute la confiance réside sur ça », ajoute Lucile Cormier.  

Des événements pour ne pas oublier la lutte contre le cancer

« D’un point de vue national, à titre d’exemple le nombre de cancer colo-rectaux a diminué d’un peu plus de 20 % au premier semestre 2020, mais ils n’ont pas disparu d’un coup. Cela signifie que des cancers n’ont pas été dépistés. Des gens que l’on va retrouver avec une maladie plus évoluée au diagnostic, et cela peut entrainer une perte de chance », déplore Frédéric Selle.

Même s’il n’a pas connu dans son service de baisse d’activité malgré la crise sanitaire. « L’activité de  cancérologie n’a jamais cessé au groupe hospitalier Croix Saint-Simon, elle a presque progressé, une organisation a été mise en place pour maintenir le fonctionnement cette activité, les personnels n'ont pas télétravaillé, y compris les non médicaux, il y eu un fort courage des soignants, il fallait traiter et protéger les patients. C’est une fierté pour nous, il y a eu une véritable sanctuarisation de la cancérologie. Nous n’avons pas subi d’hécatombes chez nos patients, nos personnels étaient déjà très formés aux gestes barrières. Nos infirmières sont très souvent masquées dans leur activité de soins quotidiens, cela a participé à rassurer les patients. Nous sommes très sensibilisés au fait que nous prenons en charge des patients fragiles à des risques infectieux divers. »

Quoiqu’il arrive, face au cancer et autres maladies chroniques, un message clair : « il faut rester mobilisés, inviter les patients à bien reprendre leur suivi, leurs consultations, en gynécologie, diabétologie, cardiologie etc., la vie reprend et avec les pathologies chroniques de fond, plus elles sont déséquilibrées, plus il y a de risque d’aggravation. »

Du côté de l’association, le but est aussi de mettre en lumière les bienfaits de ce type d’événements. « On invite la direction de l’hôpital à venir, on sensibilise à ces actions qui apportent du bien-être aux patients comme aux soignants. Dans le domaine socio-esthétique, suite à notre passage, des budgets se dégagent. Notre rôle est de planter une graine, pour faire plus d’événements. Au passage, on sensibilise nos partenaires », conclut Lucile Cormier.  

 

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