
© Midjourney x What's up Doc
Dans les territoires montagneux, plus de 300 médecins et une centaine d’internes, exercent dans des centres de soins non programmés, au sein des stations de ski.
Ces centres sont généralement ouverts uniquement pendant la saison d’hiver. Mais certains d’entre eux fonctionnent également le reste de l’année. Les consultations y sont actuellement majorées de 35€ après 20h, et de 19€ les dimanches et jours fériés.
Mais conformément à la nouvelle convention médicale, signée en juin dernier, elles ne seront plus majorées que de 5€, hors situation d’urgence, à partir de début 2025.
En effet, l'Assurance maladie explique, dans l'accord conventionnel, que les majorations actuelles « doivent respecter la définition de l’urgence », à savoir « une affection ou la suspicion d'une affection mettant en jeu la vie du patient ou l'intégrité de son organisme ».
En dehors de ces situations, la majoration est donc fixée à 5€, sur base des nouveaux tarifs (consultation à 30€ au lieu de 26,50€). De quoi irriter les médecins de montagne pour qui cette mesure « met en péril le fonctionnement » des cabinets.
Un seul médecin de garde
Faute d'être entendus, les médecins menacent de ne plus exercer les week-ends et jours fériés. « Il n’y aura qu’un seul médecin de garde présent pour recevoir les nombreux patients, uniquement sur régulation du centre 15 (...) les conséquences seront majeures sur la sécurité des usagers des stations de sports d’hiver », a prévenu auprès de France Bleu le Dr Jean-Baptiste Delay, président de l'association des médecins de montagne (MDEM), exerçant à Samoëns (Haute-Savoie).
L’association rappelle que les médecins de montagne accueillent chaque année « un grand flux de patientèle touristique et de traumatisés de façon non programmée ».
En saison d'hiver en France, on recense plus de 100 000 blessés par traumatisme dans les stations de ski, sur les huit millions d'usagers, selon le syndicat Domaines Skiables de France.
Sur l'ensemble de ces blessés, seulement 4% finissent à l'hôpital. « Près de 95% des traumatisés des sports d’hiver sont pris en charge entièrement par les cabinets de montagne, ouverts 7 jours sur 7 pendant toute la saison, épargnant ainsi les transports sanitaires et les urgences hospitalières déjà sous tension », complète Jean-Baptiste Delay.
L’association a déjà interpellé les directeurs des caisses d’assurance maladie et envoyé en avril 2024 un courrier au Ministère de la santé, « qui est resté à ce jour sans réponse ».