Servier dans le rouge en 2021 en raison des indemnisations liées au scandale du Mediator

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Le groupe pharmaceutique Servier, 2e laboratoire français, a enregistré un résultat net dans le rouge l’an dernier sous l’effet des indemnisations des victimes du scandale du Mediator, et des ventes en petite hausse, soutenues notamment par l’oncologie.

Servier dans le rouge en 2021 en raison des indemnisations liées au scandale du Mediator

Sur l'exercice écoulé 2020-2021, clos au 30 septembre, le groupe a affiché une perte nette de 25 millions d'euros, contre un bénéfice net de 204 millions d'euros l'année précédente, a-t-il indiqué à l'AFP.

Ce résultat est la conséquence d'une charge exceptionnelle, liée aux dommages et intérêts attribués aux victimes en réparation des préjudices subis dans l'affaire du Mediator, à quoi s'ajoutent des indemnisations versées hors procédure pénale, pour un total d'un peu plus de 200 millions d'euros, a précisé la société.

Le 29 mars 2021, les laboratoires Servier ont été reconnus coupables de "tromperie aggravée" et "d'homicides et blessures involontaires" dans le scandale sanitaire du Mediator, un médicament tenu pour responsable de centaines de décès. Le parquet de Paris et Servier ont fait appel de cette condamnation.

En dehors de ces dépenses exceptionnelles, le groupe a affiché un bénéfice opérationnel quasi stable à 278 millions, contre 280 millions d'euros un an auparavant, selon son communiqué.

Les ventes ont, elles, connu une petite hausse de 0,8% sur un an (mais +4,3% à taux de changes constants), à 4,72 milliards d'euros.

Dans le détail, la branche "princeps" - c'est-à-dire les médicaments non génériques, qui représentent 70% du chiffre d'affaires total -, a vu ses ventes progresser légèrement (+0,6%) à 3,3 milliards d'euros (mais en hausse de quasiment 5% à taux de change constants).

Pour cette division, la croissance a été portée par l'oncologie (domaine thérapeutique sur lequel Servier s'est fortement renforcé ces dernières années), qui a généré un chiffre d'affaires de 604 millions d'euros, soit une progression de 35% environ sur un an.

Cette progression s’explique notamment par l'entrée dans le portefeuille de Tibsovo, un médicament approuvé aux Etats-Unis pour le traitement de la leucémie myéloïde aiguë. Ce médicament est issu de l'acquisition de la division oncologie de la biotech américaine Agios Pharmaceuticals, une opération de 1,8 milliard de dollars finalisée l'an dernier.

Toujours dans la branche princeps, les ventes de médicaments en cardio-métabolisme s'élèvent à environ 2,1 milliards d'euros (-7%), pénalisées notamment par un ralentissement en Chine, en raison de réformes réglementaires.

Mais les performances sont divergentes : ainsi, dans les maladies veineuses, Daflon, traitement contre l'insuffisance veineuse, désormais disponible en Chine, a vu son chiffre d'affaires grimper de 7,5%, à 473 millions d'euros, devenant le premier médicament du groupe.

Par ailleurs, les ventes de la branche de médicaments génériques (1.500 médicaments) ont poursuivi leur progression (+1,1%) pour atteindre 1,42 milliard d'euros. Ces génériques sont distribués à travers le monde par quatre filiales des laboratoires, dont Biogaran en France.

Servier s'est par ailleurs dit confiant dans sa capacité à atteindre ses objectifs à l'horizon 2025. Il table d'ici quatre ans sur un chiffre d'affaires de 6,5 milliards d'euros, dont 1 milliard d'euros en oncologie. Pour l'exercice 2021-22, la société vise des ventes en hausse de 4% à taux de change constants.

Avec AFP

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