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Le nombre de cas de diabète augmente, les dépenses qui vont avec aussi et les résultats sanitaires « stagnent ». Voilà le constat de la Cour des comptes qui appelle, mardi 8 juillet, à réformer la prise en charge de cette maladie, en créant notamment deux niveaux d'affection longue durée (ALD), selon la gravité, et en développant l'éducation thérapeutique.
Le diabète de type 2, forme prédominante, connaît une forte croissance en lien avec le vieillissement et l'augmentation de l'obésité. Cette maladie chronique est celle « qui touche le plus les personnes défavorisées », observe l'institution dans son rapport.
Le niveau de dépenses de santé imputables au diabète, globalement remboursées aux patients via le dispositif d'affection longue durée, progresse aussi. Cela s'explique principalement par le vieillissement de la population, qui augmente le nombre de patients et le nombre de ceux ayant des complications, pointent les auteurs.
3,6 millions de Français concernés
Sauf que « les résultats sanitaires ne progressent pas ». Le taux de réalisation des examens ne s'améliore pas, les hospitalisations pour complication baissent peu.
La Cour des comptes fait donc six recommandations, principalement pour réformer la prise en charge :
1- Introduire pour le diabète de type 2 deux niveaux de reconnaissance en ALD selon le niveau de sévérité et de complication
Au niveau 1, l'exonération du ticket modérateur serait concentrée sur certains soins préventifs, examens de suivi et bilans mais ouverte à des thérapies non médicamenteuses de modification des modes de vie, aujourd'hui exclues du remboursement de droit commun. Au niveau 2, l'exonération du ticket modérateur concernerait toujours l'ensemble des soins en lien avec la pathologie.
« Une piste » à suivre, pour la Cour des comptes, même s'il faut « évaluer soigneusement » les implications concernant le « reste à charge pour les patients » et « l'équilibre entre les économies et les dépenses supplémentaires » pour l’Assurance maladie.
En 2022, l'ALD diabète regroupait 3,6 millions d'assurés. C’est la plus importante en nombre et l'une de celles au taux de croissance le plus rapide.
2- Proposer dès le diagnostic de diabète de type 2 un parcours de soins incluant éducation thérapeutique du patient, intervention nutritionnelle et activité physique adaptée
3- Développer toutes les modalités d’éducation thérapeutique du patient, sans se limiter aux programmes actuels définis par arrêté
4- Procéder à un recensement de l’offre des différentes formes d’éducation thérapeutique pour vérifier son adéquation aux besoins des patients
5- Élargir le périmètre des programmes audiovisuels, tels que la télévision et les réseaux sociaux, soumis à l’interdiction de publicité des produits gras, sucrés ou salés, équivalents au NutriScore D et E
6- Évaluer les effets sur la consommation et la recomposition des produits de l’augmentation de la taxe sur les boissons sucrées et inciter les industriels à réduire les sucres ajoutés dans l’ensemble de leurs produits alimentaires
Avec AFP