Plus de moyens en santé ne garantit pas de meilleurs résultats, selon l'OCDE

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La santé est plutôt meilleure dans les pays qui dépensent beaucoup en la matière, mais ce n’est pas systématique, constate jeudi l’OCDE dans un bilan annuel sur sa quarantaine d’États membres, appelant notamment à concentrer les budgets sur des mesures de prévention.

Plus de moyens en santé ne garantit pas de meilleurs résultats, selon l'OCDE

© Midjourney X What's up Doc

« L’augmentation des dépenses de santé n’est pas nécessairement synonyme de meilleurs résultats », estime l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), un organisme intergouvernemental qui rassemble les principaux pays développés dans le monde.

Depuis au moins une vingtaine d’années, l’OCDE publie un bilan de la situation de ses pays membres en matière de santé. Sur la base de données remontant à 2023, elle constate une amélioration globale puisque l’espérance de vie moyenne a enfin retrouvé – à 81,1 ans – un niveau supérieur à ce qu’elle était avant la crise du Covid du début des années 2020.

Des résultats contrastés selon les pays

Derrière ces résultats globaux, des différences subsistent. La France, ainsi, se classe plutôt bien en matière d’espérance de vie – 83 ans – mais fait nettement moins bien que la moyenne sur le tabagisme ou la surprescription d’antibiotiques.

« Les pays se sont remis de la pandémie, mais des enjeux de santé majeurs subsistent », résume l’OCDE, qui mesure notamment des indicateurs économiques comme les dépenses de santé.

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À ce titre, « dans l’ensemble, les pays aux dépenses de santé plus élevées enregistrent de meilleurs résultats en matière de santé, mais ce n’est pas systématique », constate l’organisation.

« Par exemple, huit pays affichent des dépenses de santé en proportion du PIB inférieures à la moyenne, mais enregistrent néanmoins de meilleurs taux de mortalité évitables », poursuit-elle, citant Israël, Japon, Corée, Italie, Espagne, Portugal, Grèce et Slovénie.

La prévention, un levier sous-exploité

« Or les dépenses de santé représentent déjà 15 % des dépenses publiques », poursuit l’organisation. « Il pourrait donc être difficile de porter ce taux plus haut encore dans de nombreux pays, compte tenu des autres priorités de l’action publique et des contraintes budgétaires. »

Les auteurs estiment qu’il faut concentrer les budgets vers les mesures les plus efficaces à long terme, appelant en premier lieu à accorder un « rôle central à la prévention ».

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Cette position n’est pas neuve. Le rôle central de la prévention est, depuis plusieurs années, reconnu et mis en avant par nombre d’autorités sanitaires, mais ce constat peine à se traduire en mesures concrètes et efficaces.

À travers l’OCDE, « les dépenses allouées à la prévention ne représentaient que 3 % des dépenses totales de santé en 2023 », constate le rapport.

Avec AFP

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