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Alors que le Haut Conseil pour l’avenir de l’Assurance maladie (HCAAM) vient de publier un rapport jugé alarmant sur la hausse des dépassements d’honoraires des spécialistes, la FMF-Spécialistes monte au créneau. Dans un communiqué signé de son président, le Dr Bernard Huynh, le syndicat dénonce une méconnaissance profonde du fonctionnement du secteur 2 et appelle à « la suppression du HCAAM », comme le propose un amendement parlementaire déposé par le député Corentin Le Fur.
La fédération s’étonne d’abord de la lecture « technocratique » de la situation. Selon elle, le rapport du HCAAM ne prend pas en compte la réalité économique des médecins libéraux. « Les honoraires remboursés par la Sécurité sociale sont bloqués depuis des décennies, sans aucune prise en compte de l’évolution des charges, de l’innovation, ni de l’évolution des actes techniques et des matériels des médecins libéraux », écrit la FMF. Le syndicat rappelle notamment que la consultation des spécialistes secteur 2 est remboursée au même tarif depuis plus de 30 ans, et que la plupart des actes techniques n’ont pas été revalorisés depuis 2003.
Le désengagement des complémentaires en ligne de mire
Pour la FMF, le véritable problème réside ailleurs : « L’augmentation du reste à charge pour les malades est essentiellement due au désengagement des assurances maladie complémentaires ».
Le syndicat accuse les mutuelles et assureurs santé d’avoir profité du dispositif d’« assurance responsable » pour réduire leurs remboursements, tout en augmentant les cotisations. « Des soins dont la valeur et, bien sûr, le coût ont augmenté comme tous les coûts dans notre pays depuis 30 ans… », ajoute le communiqué.
« Le secteur 2, dernier rempart »
Dans un contexte où le gouvernement s’inquiète de la flambée des dépassements d’honoraires, la FMF défend le principe du secteur 2, qu’elle considère comme une garantie de survie pour la médecine libérale.
« Face à cet étranglement progressif des médecins spécialistes, le secteur 2 constitue pour les chirurgiens, les accoucheurs et les nombreux spécialistes à tarifs remboursés faibles le dernier rempart permettant de préserver l’excellence des médecins libéraux de notre pays », écrit encore Bernard Huynh.
Le syndicat estime que ces dépassements ne traduisent pas un excès, mais « l’exigence d’un haut niveau d’expertise et d’investissement » et « le refus de céder à la dégradation de l’offre de soins provoquée par l’immobilisme des tarifs remboursés ».
Un appel au Parlement
Enfin, la FMF interpelle directement les députés et sénateurs. Elle appelle à soutenir l’amendement CS399, déposé par le député Corentin Le Fur, qui prévoit la suppression du HCAAM « dans le cadre des économies budgétaires indispensables déjà approuvées par le Sénat ».
Et d’avertir : « L’ignorance de ces données de base par le HCAAM doit inquiéter tout le système de santé, du Premier ministre au dernier malade ».
