Sur la période 2019-2023, on observe un écart important entre les prévisions et la réalité des interventions médicales. Ainsi, il y a eu 600 000 chirurgies lourdes de moins que prévu, selon les chiffres de la FHF. Les secteurs les plus touchés sont la prise en charge des maladies digestives (-11 %), la cardiologie (-13 %), les affections liées au système nerveux (-11 %) et la rhumatologie (-12 %). Cette baisse significative soulève des interrogations sur les raisons qui ont conduit à ce constat.
Facteurs expliquant la baisse des passages à l’hôpital
En dehors des déprogrammations directement liées à la pandémie, deux autres facteurs majeurs ont été identifiés. Selon la FHF, « Entre difficulté d’accès aux soins et difficultés économiques plus de six Français sur dix ont déjà renoncé à au moins un acte de soin au cours des cinq dernières années ». 50% d'entre eux, ont renoncé car l'attente pour un rendez-vous était trop longue et pour plus de 40% c'est à cause de difficultés financières.
D'autre part, les tensions au sein de l'hôpital public sont également soulignées. En 2023, 7 % des capacités hospitalières restaient fermées, principalement en raison d'un manque de personnel. Arnaud Robinet, président de la FHF, met en garde contre les conséquences de cette situation : « Ça peut être une aggravation des états. Ce sont aussi parfois des cancers qui n’ont pas été diagnostiqués et donc des charges pour le système de santé publique dans les années à venir. »
Des disparités territoriales marquées
La crise sanitaire a révélé des disparités importantes entre les territoires en termes d'accès aux soins.
Un sondage Ipsos réalisé dans le cadre de l’étude de la FHF montre que « le temps d’accès aux soins pour les ruraux reste généralement supérieur de 52 % à celui des urbains »