Sale ambiance au CHU de Montpellier, PU-PH et direction se renvoient des accusations de management toxique

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Deux professeurs dénoncent une politique managériale autoritaire de la direction du CHU de Montpellier, qui nuirait selon eux à la prise en charge des patients. Une plainte contre X pour harcèlement moral a été déposée. La direction dément, et leur retourne l’accusation.

Sale ambiance au CHU de Montpellier, PU-PH et direction se renvoient des accusations de management toxique

© Midjourney x What's up Doc

Depuis une semaine, le CHU de Montpellier est le théâtre de tensions internes entre médecins et direction.  Deux PU-PH ont attaqué la direction, se disant « placardisés » et victimes d’un « harcèlement institutionnalisé » et d’une « chasse à l’homme », avait révélé France 3.

L’un, le Pr Mustapha Sebbane, était chef de service des urgences. L’autre, le Pr Phillipe Guilpain, dirigeait le service de médecine interne. Tous deux ont été démis de leur fonction et replacés à des postes « moins prestigieux ». 

Ils dénoncent une politique managériale autoritaire, un système où la liberté de parole serait sanctionnée et où l’exercice médical serait mis à mal par les coupes budgétaires. 

« Dès qu’on émet la moindre réserve parce qu’on veut faire respecter des valeurs d’excellence, on commence à déplaire et in fine, ça peut se terminer par une exclusion complète des responsabilités », a expliqué à France 3 Philippe Guilpain. « C’est la chasse aux sorcières, on vous exclut complètement de toutes les décisions », a complété son confrère. 

Signalement au procureur

Une situation qui mettrait, selon eux, en danger les patients. Les deux médecins ont procédé à des signalements auprès du procureur de la République pour mise en danger des patients et risque létal, symbolisés par un service d’urgences saturé par manque de lits, de personnel et d’encadrement des jeunes médecins. 

« On a atteint un seuil de dangerosité pour les patients (…). Ça ressemble à une zone où on ne maîtrise rien. C’est hors contrôle », a expliqué Mustapha Sebbane, qui est aussi membre du syndicat national des médecins hospitaliers-Force ouvrière (SNMH-FO).

L’urgentiste a été déplacé dans le service de régulation du 15. Son confrère, Philippe Guilpain, spécialiste des maladies rares, exerce toujours dans les locaux, mais il n’a plus de bureau fixe, selon France 3. 

L’interniste a porté plainte contre X pour harcèlement moral. Son avocat dénonce une maltraitance institutionnelle au sein du CHU. 

La direction dément et leur renvoie la balle

Dans un communiqué publié le 20 février, la direction du CHU a démenti ce qu'elle estime être une « grave mise en cause » sur fond de tensions internes aux services dont les deux professeurs avaient la responsabilité. 

« Pour rétablir une qualité relationnelle apaisée (…) le CHU a organisé une médiation régionale indépendante », a écrit la direction. « Malgré le temps et les efforts déployés, ces démarches n’ont pu aboutir, le Pr Guilpain s’obstinant à refuser les termes qui lui étaient proposés ».

Même réponse concernant le cas de Mustapha Sebbane, à qui la direction a retiré ses fonctions « pour des motifs d’intérêt général ». L’intéressé aurait lui aussi recouru au signalement pour manifester son désaccord.  

« C’est sans aucun empêchement que ces deux praticiens exercent quotidiennement leurs activités médicales et universitaires, avec l’appui d’équipes compétentes et des moyens suffisants. Seul l’exercice du mandat de chef de service, qu’ils réclamaient, ne leur a pas été accordé, au regard des difficultés managériales observées », a complété le communiqué.

Des propos qui ont été explicités dans une conférence de presse tenue jeudi à laquelle plusieurs médecins des services concernés ont assisté. 

« Nous avons connu d’énormes difficultés pendant quatre ans avec le Pr Guilpain et j’ai été désigné à l’unanimité des médecins du service pour prendre sa suite », a déclaré la Dr Sophie Rivière, nouvelle cheffe du service de médecine interne, relayée par le journal Midi Libre

La direction et le personnel du CHU ont contesté les accusations de mise en danger et de maltraitance institutionnelle. « Les équipes se sentent trahies dans leur activité au service des patients. Car c’est la qualité et la sécurité des soins qui sont nos priorités », a ajouté le Pr Xavier Capdevilla, responsable du pôle urgences. 

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/chu-de-rennes-des-medecins-maltraites-harceles-agresses-denoncent-leurs-chefs-dans-paris

Un signalement ayant été fait auprès du procureur, une enquête judiciaire va être menée. « Je serai ravie de pouvoir être entendue », a souligné Anne Ferrer, la directrice générale du CHU, qui a rappelé les mesures mises en place pour « accompagner et apaiser » la situation. 

Source:

France 3 / Midi Libre

1 commentaire(s)
Philippe H Dermatologie vénérologie 2 mars 2025 08:21

Cette situation ressemble à s'y prendre à ce qu'il s'est passé au CHU de BESANCON en 2017-2018. Parce que le chef de service que j'étais a relayé des plaintes de malades dans l'unité d'un médecin, avec des motifs extrêmement graves , et alors que la avait rédigé une note générale indiquant à chaque de l'de signaler de grave dysfonctionnement, j'ai eu le tort selon eux de révéler des procédés de violation du code de sant tort selon eux de révéler des procédés de violation du code de santé publique dans le domaine de la prise en charge du cancer. L'agence régionale de santé qui a pourtant la responsabilité de cette gestion, c'est elle-même désigné pour effectuer l'enquête. Celle-ci a été faite à charge contre le chef de service  et a tenté de dissimuler les fêtes si bien qu'une première enquête a été invalide et que la deuxième enquête a enfin révélé des pour les malades et des fautes lourdes qui n'ont cependant jamais été sanctionnées. Une enquête de grande qualité a été faite par un de Whatsup doc . https://urlz.fr/udbL. Alors que l'association Association ANTICOR avait déposé une  plainte  la justice vient de prononcer  un non-lieu . Quant à la plainte que j'avais déposée pour harcèlement elle n'est toujours pas instruite. Beaucoup de médecins risquent leur carrière à dénoncer des comportements inappropriés des directions

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