Rougeole : l’état d’urgence sanitaire déclaré à New York

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Après des mois de prévention pour inciter les New Yorkais à se faire vacciner contre la rougeole, le maire a décidé de passer à la vitesse supérieure. Des amendes, et plus si affinités, sont désormais prévues en cas de refus.
 

Rougeole : l’état d’urgence sanitaire déclaré à New York

1000 dollars. C’est ce que coûtera désormais un refus de vacciner contre la rougeole dans le quartier de Williamsburg, à Brooklyn (New York). Pour faire face à une épidémie inquiétante, le maire de la ville, Bill de Blasio, prend des mesures drastiques, et a déclenché l’état d’urgence sanitaire.
 
Depuis l’automne, 285 cas de rougeole ont été confirmés à New York, dont 21 ont nécessité des hospitalisations. Cinq patients ont dû être admis en soins intensifs. C’est plus de la moitié des cas recensés aux États-Unis (465).

Bill sort les muscles

Les autorités sanitaires sont en guerre depuis plusieurs mois avec la mode antivaccinale, qui fait notamment des adeptes dans la communauté juive orthodoxe de la ville. Elles ont déjà tenté la méthode pédagogique, en travaillant notamment avec les rabbins (qui ne voient pas d’obstacle religieux à la vaccination) et en distribuant des flyers encourageant les parents à faire vacciner leurs enfants. Sans grand succès…
 
En décembre, les autorités avaient déjà passé la seconde, en prenant un décret excluant les écoliers non vaccinés des établissements de certaines zones de Brooklyn. « Ça ne fonctionne pas assez vite, et il est temps d’adopter une approche plus musclée », a expliqué Bill de Blasio.
 
Avec l’état d’urgence, le but n’est pas uniquement de distribuer les amendes. Il n’y aura pas d’enquêtes aléatoires menées pour isoler les enfants non vaccinés. En revanche, si un nouveau cas de rougeole est déclaré, les personnes en contact avec le patient seront sous le feu des projecteurs. Et là… 1000 dollars pour les non vaccinés !

Pas de vaccination ? Tu rentres pas

Comme les antivax ont la tête dure, les autorités s’attendent à ce que certains prennent l’amende, mais refusent toujours de vacciner leurs enfants. Pour ceux-là, les dossiers seront analysés « au cas par cas ». « Nous allons étudier la question avec notre conseiller légal », a expliqué le Dr Oxiris Barbot, la déléguée municipale à la santé.
 
Ils pourraient être ralentis par une jurisprudence établie dans un autre quartier, Rockland County, dans la banlieue nord de New York. En mars, les autorités avaient exclu les enfants non vaccinés des lieux publics, pour 30 jours. Mais cet ordre a été contesté par un juge début avril, suspendant ainsi la mesure.
 
Bill de Blasio semble néanmoins confiant, et affirme qu’il est « absolument certain d’avoir le pouvoir de faire cela ». « C’est une urgence de santé publique », martèle-t-il.
 
D’autres acteurs se mêlent à la fête : la direction de Parcare, un groupement de centres de santé dont certains sont situés à Williamsburg, a annoncé que les contrevenants seront proprement raccompagnés à la sortie. « Nos collaborateurs demanderont à toutes les mères qui se présenteront en déclarant qu’elles ne veulent pas de vaccination de se trouver un autre centre médical », a ainsi déclaré Gary Schlesinger, le directeur général.
 

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