Représentation des médecins : c’est la crise !

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Qui pour porter la voix des jeunes médecins ?

Représentation des médecins : c’est la crise !

Crise des migrants, crise économique… On a l’habitude de parler de « crise » à tout va. Le monde de la santé n’est pas en reste : de la crise des vocations à la crise de nerfs, c’est un mot que les médecins connaissent bien. Et pour en remettre une couche, les élections aux URPS sont en train de faire éclater au grand jour une nouvelle crise : celle de la représentation syndicale.

Un sondage réalisé auprès des lecteurs de « What’s up doc » le révélait hier : un tiers des jeunes médecins interrogés ne sait pas ce que sont les URPS (et ce malgré les rappels pédagogiques de la rédac !). Un autre tiers ne s’y intéresse pas ou pas du tout. Reste un troisième tiers, plus ou moins passionné par la question.

L’enjeu est pourtant de taille. Les URPS (Unions régionales de professionnels de santé) représentent les médecins libéraux face aux toutes-puissantes ARS (Agences régionales de santé), participent à l’organisation des soins, à des projets d’envergure tels que la mise en œuvre de nouveaux systèmes d’information partagés…

Bref, ce sont les interlocuteurs des pouvoirs publics quand ceux-ci cherchent à parler à la profession. On comprend pourquoi les syndicats sont entrés en guerre les uns avec les autres pour obtenir un maximum de sièges dans ces assemblées.

Leurs discours laissent penser que l’avenir de la médecine dans son ensemble est en jeu dans ces élections. Ils rivalisent de phrases choc pour mobiliser les praticiens : la FMF parle du risque de « perte de notre identité professionnelle », et MG France avertit : « Les généralistes doivent […] se mobiliser fortement autour de leur spécialité, de leur identité, et du rôle de médecin généraliste traitant que la population leur a confié ».

Certes, les élections aux URPS ne concernent que les libéraux, soit environ 60% de la profession. Mais tout de même : si de tels propos laissent froids les jeunes médecins, une question se pose : sur quoi, sur qui comptent-ils pour être représentés ? Qui peut porter leur vision des choses face aux politiques, aux administrations, aux patients ?

Dans un monde hyper-connecté et hyper-individualiste, la désaffection envers les syndicats est un phénomène qui va bien au-delà de la profession médicale. Il y a certainement de nouveaux instruments à trouver pour faire émerger une voix collective. Reste à trouver lesquels. C’est ce à quoi la rédaction va tenter de s’employer dans les prochaines semaines. C’est parti pour l’opération « URPS by What’s Up Doc » !

Source:

Adrien Renaud

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