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Quleques jours seulement séparent la sortie en salles de ce documentaire dur, complexe et fouillé, de celle des Innocentes, film sur le même thème: le viol de guerre. Et pourtant que de différences entre ces deux oeuvres, l'une étant plombée par son excès de scénarisation, l'autre décrivant une réalité tellement crue qu'elle en est parfois difficiilement, non seulement visible, mais entendable...
D. Mukwege, gynéco obstétricien congolais formé au CHU d'Angers, décide de retourner en RDC pour aider les femmes de son pays en proie à un mal endémique, qui va bien au-delà des multiples luttes sanguinaires entre ethnies rivales puisqu'il se mue peu à peu en véritable culture du viol. C'est à cette effroyable évolution que nous assistons, ainsi qu'aux tentatives incessantes de cet humaniste d'enrayer la fatalité qui s'abat sur un peuple vivant pourtant sur un territoire nourricier fertile et magnifique.
Les récits de survivants sont parfois plus bouleversants et nécessaires que les images qui sursaturent nos rétines et nos neurones dopés à l'info continue et à "Game of Thrones". Voir et entendre un prêtre raconter paisiblement le massacre des siens au sein d'une église, assister à des réunions de prise en charge psychologique de femmes violées, à une assemblée de sensibilisation de pères et de conjoints au problème du viol sur jeunes enfants ou encore à des tentatives timides de réinstauration d'une justice sont autant de moments qui, au-delà de la dénonciation de ce crime contre l'humanité, nous aident à ne pas désespérer du genre humain.
Un film salutaire.
Source:
Guillaume de la Chapelle