Rentrée : les recommandations de 7 sociétés savantes de pédiatrie

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Sept sociétés savantes de pédiatrie viennent de faire part de leurs recommandations à l’approche de la rentrée : renforcement de la vaccination contre la grippe et le rotavirus, tests plus rapides que les PCR, règles plus claires et précises face aux suspicions de cas…

Rentrée : les recommandations de 7 sociétés savantes de pédiatrie

La tribune est en partie passée à travers les radars médiatiques. À l’approche de la rentrée scolaire, sept sociétés savantes de pédiatrie (1) viennent de faire part de leurs recommandations : renforcement de la vaccination contre la grippe et le rotavirus, recours à des tests plus rapides que les PCR, règles plus claires et précises face aux suspicions de cas en collectivité...
 
« Nous ne pouvons que nous montrer inquiets devant l’organisation de la rentrée telle qu’elle se profile, tant sur le plan de la prévention que de celui de la prise en charge des enfants », estiment les auteurs de la tribune. Face à la recrudescence actuelle de l’épidémie, ils exigent des mesures « adaptées mais raisonnables et efficaces ». Notamment parce que le risque de survenue de contamination par le SARS-CoV-2, aussi bien chez les enfants que chez les adultes qui les encadrent, est « réel ».

Délais trop importants 

La première inquiétude des sociétés savantes concerne les tests PCR pratiqués chez l’enfant. Outre leur aspect désagréable et très répétitif, ils ont « un rendement modeste, un coût certain et nous expose à des refus des enfants et/ou des parents ». Tandis que les délais pour la réalisation du test et l'obtention des résultats (de 1 à 4 jours) « diminuent leur efficacité sur le dépistage et la prise en charge des clusters ».
 
Par ailleurs, si le taux de positivité des PCR chez l’enfant reste faible, la poursuite de cette stratégie de PCR systématique chez l'enfant, s’avèrerait « probablement très peu rentable tout en représentant un coût humain et financier conséquent pour la collectivité », estime la tribune qui demande la mise à disposition de tests de diagnostic rapide du SARS-CoV-2 (notamment salivaires) pour pouvoir prendre rapidement des décisions pour la majorité des patients.

Renforcement des vaccinations

Les sociétés savantes de pédiatrie saluent également les prises de position de l’Académie de médecine visant à renforcer la vaccination contre la grippe et à généraliser la vaccination contre le rotavirus des petits nourrissons. Cette dernière offrirait deux avantages supplémentaires en période de pandémie. Premièrement, ne pas alourdir la charge de soins et "le fardeau" des structures sanitaires en diminuant les épisodes de gastro-entérites chez les petits nourrissons. Deuxièmement, réduire la fréquence de suspecter une Covid-19 chez l’enfant, et donc ses conséquences (tests PCR et mesures d’éviction personnelles et familiales).
 
En effet, « 15 à 30% des enfants hospitalisés ou vus en consultation pour Covid-19 ont des signes digestifs, dont la diarrhée, ce qui rend très difficile le diagnostic différentiel avec les gastro-entérites à rotavirus ». Pour les auteurs de la tribune, vacciner contre ces maladies représenterait donc « un moyen de diminuer les consultations, les passages aux urgences et les hospitalisations » à un moment où la circulation du SARS-CoV-2 risque d’être à nouveau intense.

Anarchie ?

Enfin, les sociétés savantes de pédiatrie s’inquiètent de la conduite à tenir en cas de dépistage d’un sujet atteint de Covid-19 (enfant ou adulte) dans une collectivité. Pour le moment, elles estiment que tout cela est un peu trop anarchique. Elles rappellent notamment que des écoles ou des crèches ont été fermées parfois en raison de la présence d’une seule personne présentant une PCR positive, voire même une sérologie positive sans PCR, et avant toute enquête.
 
Conclusion : « Si des stratégies claires et précises ne sont pas définies, il nous semble que la rentrée scolaire risque d’être chaotique avec des fermetures de classes voire d’écoles non justifiées par des raisons sanitaires ou épidémiologiques et dans tous les cas fortement délétères pour les enfants et leurs apprentissages ».
 

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