Réforme du troisième cycle : il est né le divin enfant

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Enfin, presque

Réforme du troisième cycle : il est né le divin enfant

La réforme du troisième cycle, serpent de mer dont on parle depuis plusieurs années, a avancé d’un grand pas au cours du week-end dernier avec la publication d’un décret qui en fixe les grandes lignes. Ce qui ne veut pas dire que tout est terminé, loin de là.

 

« Plus personne ne peut dire que la réforme ne se fera pas ». Le Pr Benoît Schlemmer est soulagé, cela s’entend. Et pour cause : l’ancien doyen de Paris 7 est chargé de piloter la réforme du troisième cycle des études médicales, dont les grandes lignes ont été fixées dimanche dernier dans un décret paru au journal officiel. Alors, « mission accomplished », comme dirait George W. Bush ? Pas encore tout à fait.

L’essentiel des dispositions fixées par ce texte était déjà connu. « Tout est calé depuis deux mois et demi », reconnaît Benoît Schlemmer. Liste des 43 DES accessibles aux lauréats des ECNi, découpage du cursus en trois phases (phase socle, phase d’approfondissement et phase de consolidation), évaluation de l’interne à l’issue de chacune de ces phases… Sur ces points-là, le décret paru dimanche ne fait qu’officialiser des éléments de la réforme sur lesquels une communication officielle est en place depuis longtemps.

On attend les maquettes

Pour autant, quelques points d’interrogation continuent à subsister. « Il suffit de regarder le nombre de fois où le décret précise que les choses devront être définies par voie d’arrêté pour se rendre compte du travail qu’il reste à réaliser », remarque Benoît Schlemmer.

Car tout n’est pas encore tout à fait finalisé, à commencer par les maquettes. « Elles devaient être prêtes pour mars 2016 », remarque Olivier Le Pennetier, le nouveau président de l’Isni. « Les responsables assurent que ce sera bientôt le cas, et qu’il ne reste qu’un travail de concision à effectuer. »

Les surspécialités manquent encore à l’appel

Autre attente des internes : la liste des surspécialités, auxquelles on accédera par des options qualifiantes (surspécialités propres à un seul DES) ou par des Formations spécialisées transversales (FST, surspécialités communes à plusieurs DES). « Nous attendons cette liste avec impatience, et nous attendons surtout de connaître le nombre d’internes qui pourra accéder à chaque surspécialité », explique Olivier Le Pennetier.

Les maquettes, les options et les FST devront être fixés par arrêté. Quand ? « Ce n’est pas moi qui tiens le crayon », explique Benoît Schlemmer. Celui-ci ose toutefois espérer que les autorités parviendront à élaborer un texte « pour le début de l’année prochaine ».

Et les lieux de stage ?

Mais la question cruciale, pour l’ancien doyen, est plutôt celle des terrains de stage. Car Benoît Schlemmer le promet, après cette réforme, tous les internes auront au moins un stage dans leur spécialité dès la première année. Aujourd’hui, assure-t-il, il faut attendre dans certaines subdivisions jusqu’au quatrième semestre pour faire un stage en dermato quand on est interne de dermato, par exemple.

« Il va falloir s’assurer qu’il y a bien des services agréés et des postes ouverts pour que tout le monde soit accueilli dès la rentrée 2017 », prévient Benoît Schlemmer. « Les maquettes stipuleront qu’on doit faire un stage dans sa spécialité, on ne pourra pas l’éluder. »

Ce qui explique pourquoi, dans un premier temps, il sera demandé aux doyens et aux coordonnateurs de subdivision de mettre l’accent sur les agréments de stage pour la phase 1. « Soyons pragmatiques : pour la phase 3, nous avons jusqu’à la rentrée 2020 », remarque sagement l’ancien doyen. Avant de préciser que l'essentiel devra être calé au printemps 2017. Au boulot !

Source:

Adrien Renaud

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