Qui veut gagner des Nanos ?

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Alors que la nanomédecine prend son envol sur le monde, nombre d’idées recues demeurent… à tort ?

Qui veut gagner des Nanos ?

LE « PAS-CON »

Est-ce qu’on peut lubrifier sans lubrifiant ?

Oui !

Pour remplacer l’acide hyaluronique et autres dérivés habituellement utilisés dans les problèmes d’arthroses avec une efficacité très relative, des chercheurs ont imaginé répondre à ce problème mécanique par un procédé purement physique. Imaginons un nanoroulement à bille à la place des ménisques venant compenser ses altérations et permettre à l’articulation de ne pas se ronger l’os. Concrètement, il s’agit de nanoliposomes qui, une fois injectés dans l’articulation, sont écrasés mécaniquement. En empêchant le contact, ils permettent de réduire le frottement articulaire et la dégradation du cartilage. Une partie recouvre les surfaces osseuses, une partie surnage en suspension, à l’identique d’un lubrifiant, mais sans que ces nanoliposomes soient jamais réabsorbés grâce à la couche protectrice déposée sur l’os. Moebius a ainsi inventé le premier agent nanolubrifiant.

L’EFFICIENCE

Peut-on augmenter l’efficacité des rayons sans augmenter la dose de rayons ?

Oui !

L’injection de nanoparticules (NanoXray) directement au coeur de la tumeur permet d’absorber les rayons et d’amplifier la dose d’énergie létale précisément sur la cible sans augmenter les doses reçues par les tissus voisins.

L’IMPENSABLE

Est-ce qu’on peut délivrer où l’on veut un médicament dans le corps et visualiser l’endroit où a lieu son effet, et cela en même temps ?

Oui !

On peut aujourd’hui introduire des nanoparticules comme agent de contraste dans un liposome qui contient lui-même de la chimio. Une fois injecté dans la circulation, il ne saurait délivrer son principe actif qu’au moment et à l’endroit prévus grâce, par exemple, à des ultrasons hyper focalisés qui rompent la membrane du liposome, et ce, sous contrôle visuel par imagerie. Ceci n’est pas une fiction, c’est le programme SonoDrugs.
(nanocarrier nanovecteur Vs transport de marchandise = de l’infiniment petit à l’infiniment grand)

L’ASTUCE

Est ce qu’on peut geler de façon spécifique dans l’espace, la membrane nucléaire d’une cellule cancéreuse ?

Oui !

C'est possible, grâce à une nanoparticule magnétique sur laquelle sont greffés de petits ligands reconnus par les membranes nucléaires, permettant ainsi au nanoobjet de se fixer sur les noyaux. Plongées dans un champ magnétique 3T d’IRM, les cellules se figent, à l’image d’une statue. Il a même été démontré la capacité de faire faire une rotation nucléaire sans mobiliser la membrane cellulaire, juste à l’aide des nano-aimants et du champ magnétique. Évidemment l’absence de mouvement des cellules ainsi figées déclenche la mort cellulaire et ouvre de nombreux champs thérapeutiques.

L’INCONGRUE

Est-ce qu’on peut coller des tissus humains… sans colle ?

Oui !

Des particules peuvent être utilisées pour créer une colle purement physique. Rien à voir avec les polymères que nous utilisons déjà et qui sont beaucoup moins puissants, et surtout recouvrent toute la surface en empêchant la cicatrisation naturelle des tissus. Ici, c’est l’idée d’une solution aqueuse de nanoparticules que l’on pourrait utiliser pour suturer des plaies ou des surfaces d’organes.
Les nanoparticules se lient d’un côté aux tissus par adsorption et de l’autre le tissu lie les particules entre elles, formant de multiples connexions et un ensemble très adhérent. Des applications cutanées, ou sur organes profonds en traumato comme les plaies de rate ou de foie, toujours très difficiles à suturer, sont de bons exemples d’usages.

Article proposé avec le soutien du Nanobiotix

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